Moins connue et socialement moins acceptée que la polygynie, la polyandrie a pourtant existé dans plusieurs communautés africaines. Chez les Irigwe du Nigeria, les femmes pouvaient avoir plusieurs époux et vivre alternativement avec chacun d’eux. Une pratique semblable a été observée chez les Lélé de RDC et les Maasaï du Kenya, bien que souvent freinée par la colonisation et les influences religieuses. En dehors de l’Afrique, la polyandrie a aussi été recensée chez les Aché du Paraguay ou encore les Tupi du Brésil.
Aujourd’hui, la polyandrie ressurgit dans des formes contemporaines. En Tanzanie, Nellie, femme d’affaires prospère, vit avec ses trois maris, tous au chômage, dans un foyer qu’elle entretient seule. Après le décès de son premier mari, elle a épousé son beau-frère avant d’agrandir sa famille avec deux autres conjoints. Sa vie familiale, rendue publique, a provoqué un large débat en ligne.
Si certains la félicitent pour son autonomie et son audace, d’autres dénoncent un déséquilibre financier ou culturel. Son témoignage, au-delà de la provocation apparente, questionne les rôles de genre, l’évolution des normes familiales et la place des femmes dans les dynamiques de pouvoir. La polyandrie, loin d’être un phénomène marginal, interroge nos conceptions modernes de l’amour, du mariage et du foyer.