La cybercriminalité ouest-africaine a pris au Canada la dimension d’un crime organisé. Surnommée la « mafia africaine », cette organisation utilise le Québec comme base pour escroquer des millions de dollars et pour mener des activités telles que le blanchiment d’argent et le trafic de véhicules. Près de 80 % des membres sont arrivés grâce à des permis d’études, exposant la vulnérabilité du système migratoire.
Exploitation des permis d’études et arnaques amoureuses
Des individus comme Aboubakar Dialo et Mamadoubert ont obtenu des visas étudiants pour des universités québécoises sans jamais assister aux cours. Les réseaux falsifient lettres d’acceptation et documents officiels, facilitant l’entrée et la régularisation via des demandes de statut de réfugié. En 2023, 1 550 demandes ont été détectées avec des lettres falsifiées.
Au cœur de ces réseaux, l’arnaque amoureuse reste la méthode principale. Les fraudeurs gagnent la confiance des victimes avant de soutirer des sommes considérables, parfois plusieurs centaines de milliers de dollars. Des documents officiels falsifiés et des cadeaux renforcent la manipulation émotionnelle.
Blanchiment d’argent et trafic de véhicules
L’argent récolté est blanchi et une partie est réinjectée en Afrique, avec des soupçons de financement d’activités criminelles ou terroristes. Parallèlement, des véhicules volés au Canada sont expédiés vers la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Nigéria, réapparaissant sur le marché automobile local. Chaque membre a un rôle précis, de la création de faux documents à l’exportation, illustrant l’organisation sophistiquée du réseau. Malgré des arrestations et expulsions, la « mafia africaine » continue de prospérer. Pour la diaspora et les étudiants internationaux, la vigilance individuelle est essentielle pour éviter d’être piégés par ces réseaux. Les autorités canadiennes sont appelées à renforcer les contrôles migratoires afin de protéger l’intégrité du système et l’image du continent africain.