Le 23 juillet 2025, Tripoli a accueilli Massad Boulos, conseiller du président américain Donald Trump pour l’Afrique, dans le cadre d’une tournée régionale visant à renforcer l’implication des États-Unis au Maghreb. Reçu par le Premier ministre Abd Alhamid Aldabaiba et le président du Conseil présidentiel Mohammed Menfi, Boulos a été invité à examiner un portefeuille de projets libyens évalué à environ 70 milliards de dollars américains (environ 42 000 milliards FCFA), couvrant les secteurs de l’énergie, des infrastructures, des communications, de l’électricité et des ressources minières.
Le gouvernement libyen propose une entrée directe et organisée pour les entreprises américaines, avec l’objectif de relancer l’économie nationale tout en consolidant les liens bilatéraux. Les autorités de Tripoli ont mis en avant la transparence et le respect de la souveraineté nationale comme conditions fondamentales à toute coopération. Il s’agirait de l’une des plus importantes propositions d’ouverture économique faite par la Libye à un partenaire étranger depuis des décennies.
La démarche américaine vise également à maintenir un équilibre entre les deux pôles de pouvoir libyens. Boulos devait en effet se rendre à Benghazi pour rencontrer le général Khalifa Haftar, chef militaire de l’Est, soulignant la volonté de Washington d’instaurer un dialogue avec toutes les parties. Les discussions ont porté sur la tenue d’élections nationales, toujours en attente depuis 2018, ainsi que sur les liens militaires croissants entre Haftar et la Russie.
Cette visite en Libye s’inscrit dans une tournée plus large de Massad Boulos au Maghreb, qui inclut la Tunisie, le Maroc et l’Algérie. À Tunis, il a rencontré le président Kaïs Saïed et le ministre des Affaires étrangères Mohamed Ali Nafti, rappelant les 200 ans de relations entre les deux pays. L’approche américaine privilégie désormais le commerce à l’aide, dans un contexte de défis économiques, de tensions régionales sur le Sahara Occidental et de préoccupations sécuritaires liées à la migration irrégulière.
L’initiative américaine intervient également après l’annonce d’une nouvelle feuille de route des Nations unies pour sortir la Libye de sa transition politique. Si les engagements évoqués se concrétisent, ils pourraient marquer un repositionnement stratégique des États-Unis dans une région convoitée par d’autres puissances, tout en offrant à la Libye une chance de stabilisation durable.