Une nouvelle mesure douanière à effet immédiat
Le 7 août marque l’entrée en vigueur de nouvelles taxes imposées par les États-Unis sur les produits provenant de plusieurs pays africains. La Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Cameroun verront leurs exportations vers le marché américain frappées d’un droit de douane supplémentaire de 15 %, en plus des taxes existantes. Une période transitoire a été accordée : seules les marchandises expédiées avant cette date et arrivant avant le 5 octobre seront exemptées de cette surtaxe.
Initialement, l’administration Trump avait envisagé des taux plus élevés jusqu’à 21 % pour la Côte d’Ivoire avant d’opter pour un taux unique. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de rééquilibrer les échanges commerciaux, les États-Unis estimant que certains partenaires bénéficient d’un accès trop favorable au marché américain.
Une stratégie protectionniste étendue au continent africain
La Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Cameroun ne sont pas les seuls pays africains concernés. L’Afrique du Sud subit une taxe de 30 %, tandis que la Tunisie et la Libye sont visées par des taux allant de 25 à 30 %. Le Ghana, Madagascar, la RDC et le Sénégal font également face à un droit additionnel de 15 %. Aucun État africain n’a encore signé d’accord permettant de maintenir un taux préférentiel de 10 %, contrairement à certains partenaires commerciaux comme le Royaume-Uni, la Corée du Sud ou le Japon.
Ces surtaxes visent particulièrement les pays qui exportent massivement vers les États-Unis sans accorder un accès équivalent aux produits américains. L’absence de réponse aux propositions bilatérales américaines explique en partie leur inclusion dans cette nouvelle vague tarifaire.
Une absence de réaction officielle face à un risque économique
À ce jour, les gouvernements de la Côte d’Ivoire, du Nigeria et du Cameroun n’ont pas encore officiellement commenté la mesure. Pourtant, les répercussions pourraient être significatives, notamment dans les secteurs clés comme le cacao, le bois ou le pétrole, fortement dépendants du marché américain. Cette décision souligne les tensions croissantes dans le commerce international. Elle relance aussi la nécessité, pour les économies africaines, de diversifier leurs débouchés et de renforcer la transformation locale des matières premières afin de réduire leur vulnérabilité aux fluctuations des politiques étrangères.