La cybersécurité, un enjeu critique pour la finance kényane
La montée des attaques informatiques fragilise les services financiers numériques, faisant de la cybersécurité un enjeu majeur pour le secteur bancaire. Pour y répondre, la CBK a annoncé la création du BS-SOC, un centre stratégique s’inscrivant dans le cadre des Règlements 2024 sur la cybercriminalité et des infrastructures critiques. Alignée sur le Plan stratégique 2024–2027, cette initiative place la défense numérique au cœur des priorités pour renforcer la confiance du public. Selon le Rapport 2024 sur la stabilité du secteur financier, les cas de fraude bancaire ont plus que doublé, passant de 153 en 2023 à 353 en 2024. Le montant total exposé par la fraude a atteint 1,9 milliard de shillings (environ 9,1 milliards FCFA), tandis que les pertes effectives ont quadruplé pour atteindre 1,5 milliard de shillings (environ 7,2 milliards FCFA), contre 596,4 millions un an plus tôt.
Un bouclier technologique collectif
Intégré à l’Unité Cyber Fusion de la CBK, le BS-SOC centralise la détection et la réponse aux menaces. Il couvre l’intelligence sur les menaces, la réponse aux incidents, la criminalistique numérique et les cyber-enquêtes. Ce centre vise à renforcer la capacité du pays à contrer les intrusions, réduire les pertes et protéger la réputation du système bancaire. Toutes les institutions financières, y compris les prestataires de services de paiement, doivent se conformer aux directives de 2017 et 2019, ainsi qu’aux nouvelles exigences de 2024. Elles sont tenues de signaler tout incident au BS-SOC dans les délais prescrits. La CBK insiste sur une « collaboration totale » pour assurer l’efficacité de cette défense collective. En lançant le BS-SOC, le Kenya franchit une étape décisive dans la sécurisation de son écosystème bancaire. La réussite de cette initiative dépend désormais de la capacité des banques et des acteurs financiers à unir leurs efforts pour protéger l’économie numérique du pays et préserver sa stabilité financière.