Dans une interview diffusée sur le podcast Rosebud, Kemi Badenoch, secrétaire d’État britannique au Commerce, a indiqué qu’elle ne s’identifie plus comme Nigériane, ajoutant qu’elle n’a pas renouvelé son passeport nigérian depuis plus de vingt ans. Née à Londres en 1980 de parents nigérians, elle a grandi entre le Nigeria, les États-Unis et le Royaume-Uni. Elle a expliqué que son sentiment d’appartenance repose désormais sur sa vie en Grande-Bretagne, où elle réside avec sa famille et exerce ses responsabilités politiques.

Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions au Nigeria. Des personnalités politiques, telles que l’ancien sénateur Shehu Sani et le conseiller présidentiel Dada Olusegun, ont critiqué ses propos. Une controverse est également née autour de l’affirmation selon laquelle ses enfants ne pourraient obtenir la nationalité nigériane en raison de son statut de femme. Des juristes, dont l’avocat Femi Falana, ont contesté cette affirmation, invoquant la Constitution nigériane de 1999 qui reconnaît la citoyenneté par filiation, quel que soit le parent nigérian.
En parallèle, la footballeuse Ashleigh Plumptre, née en Angleterre d’un grand-père nigérian, a fait un choix différent en représentant le Nigeria au niveau international. Elle a récemment participé à la victoire de l’équipe nationale féminine à la Coupe d’Afrique des Nations 2025, après avoir obtenu son passeport nigérian. Les déclarations de Kemi Badenoch soulèvent des interrogations sur la manière dont les personnalités publiques issues de la diaspora abordent leurs origines. Le débat met en lumière les attentes parfois divergentes entre identité individuelle et reconnaissance collective dans un contexte de mondialisation croissante.