Le projet mené par Jamb’s Avenir, associé à Codias, dirigé par le député Bonivan Mvondo Assam, avait suscité un grand espoir pour les habitants de Kambélé. Des centaines d’emplois devaient être créés et des retombées économiques locales assurées. Mais la réalité a été tout autre : les emplois promis ne se sont jamais matérialisés, tandis que des élites politiques et économiques étaient accusées de tirer profit du site. Parallèlement, des sociétés chinoises exploitaient illégalement le gisement avec des permis artisanaux, normalement réservés aux entreprises locales, accentuant le sentiment d’injustice.
Face à cette situation, le Président de la République a donné des instructions pour que l’exploitation de Kambélé soit exclusivement réservée aux artisans riverains. Le 13 août 2025, le MINMIDT a publié un arrêté classant le site en zone protégée, interdisant toute activité industrielle ou semi-mécanisée, et réintégrant le permis de recherche précédemment détenu par Jamb’s Avenir dans le domaine minier national libre. L’État encourage désormais les communautés locales à s’organiser et à bénéficier d’un accompagnement via la Société nationale des mines.
Ces mesures ont rapidement apaisé les tensions et rétabli la sérénité sur le terrain. Les populations ont exprimé leur satisfaction, certaines portant même le ministre des Mines en triomphe. Cependant, Jamb’s Avenir entend contester cette décision devant la justice afin de protéger ses investissements, ouvrant la voie à un bras de fer judiciaire qui pourrait durer.
L’affaire de Kambélé illustre les défis complexes de l’exploitation minière en Afrique et l’importance cruciale de l’inclusion des communautés locales dans la gestion des ressources. Si l’intervention de l’État a permis un soulagement immédiat, elle rappelle que la lutte pour une exploitation minière juste et bénéfique pour tous reste un combat de longue haleine, essentiel pour le développement économique et social du Cameroun.