Une Amnistie aux Multiples Bénéficiaires
Le décret présidentiel englobe diverses catégories de détenus. Parmi les 998 bénéficiaires, 787 sont des primo-délinquants ou, selon certaines sources, des récidivistes. La grâce a également concerné 87 condamnés à mort dont la peine a été commuée en réclusion à perpétuité et 51 détenus condamnés à perpétuité dont la peine a été réduite à 20 ans. Des mesures spécifiques ont été prises pour des prisonniers gravement malades (33), âgés de plus de 70 ans (33 à 36 selon les sources), deux mères allaitantes et deux cas particuliers examinés sur pétition ou en appel.
Répondre à la Crise Carcérale et Favoriser la Réinsertion
Le Ghana fait face depuis plusieurs années à une surpopulation carcérale. Les conditions de détention ont été régulièrement critiquées par des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International. Dans ce contexte, le gouvernement présente l’amnistie comme une réponse humanitaire et pragmatique. Felix Kwakye Ofosu, porte-parole du président, a rappelé l’attention portée par l’exécutif aux conditions de détention et à la réinsertion des détenus. La vice-présidente Naana Jane Opoku-Agyemang a salué les efforts du Service pénitentiaire, notamment les programmes agricoles, et a appelé à une mobilisation nationale pour améliorer les conditions de détention.
Justice et Humanité au Cœur de la Décision
Cette initiative, touchant à la fois des détenus vulnérables et des condamnés à de lourdes peines, illustre la volonté de l’exécutif de concilier justice et humanité. Elle intervient peu après le retour de John Dramani Mahama à la présidence en 2024, dans un contexte de renforcement de la légitimité sociale et institutionnelle du gouvernement. La grâce présidentielle de Mahama constitue un acte significatif pour le Ghana, répondant à des enjeux humanitaires et sociaux majeurs. Au-delà de son impact immédiat sur la population carcérale, elle envoie un signal sur l’importance de la réinsertion et de la réforme du système pénitentiaire, un défi central pour la cohésion sociale et le respect des droits humains.