La discrète puissance financière des femmes japonaises
Au Japon, la répartition des rôles au sein du couple prend une forme singulière : les hommes travaillent, les femmes gèrent. Cette réalité s’incarne dans une pratique étonnante les maris remettent chaque mois la totalité de leur salaire à leur épouse, qui, en retour, leur verse une petite allocation, le « okozukai ». Cette somme, généralement comprise entre 30 000 et 50 000 yens (131 000 FCFA et 229 250 FCFA), sert aux dépenses personnelles du mari.
Cette tradition, héritée de l’après-guerre, repose sur la figure de l’épouse au foyer, garante de l’équilibre budgétaire et moral du foyer. Elle est confortée par des données : selon l’assureur Meiji Yasuda, 51,6 % des femmes contrôlent les finances du ménage, un taux encore plus élevé selon d’autres études.
Si ce système assure une certaine stabilité, il révèle aussi des tensions. Les femmes expriment de plus en plus leur lassitude face à des maris peu investis dans les tâches domestiques. Et dans un Japon où les couples à double revenu se multiplient, ce modèle est remis en question. Les femmes, désormais aussi actives que les hommes sur le marché du travail, revendiquent une répartition plus équitable de l’argent comme des responsabilités.