Pays d’Afrique centrale largement dépendant du pétrole et du gaz offshore autour de l’île de Bioko, la Guinée Équatoriale cherche à redéfinir son modèle économique. Le gouvernement a lancé une initiative ambitieuse pour cartographier précisément son sous-sol et identifier ses richesses minérales. Selon le portail AhoraEG, cette décision, annoncée lors d’une réunion présidée par le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue à Ciudad de la Paz, marque une étape stratégique vers une économie moins dépendante des hydrocarbures.
Un groupe de travail a validé la collaboration avec une entreprise étrangère spécialisée dans les levés géophysiques aéroportés afin de conduire cette campagne d’exploration. Ce partenariat est perçu comme essentiel pour stimuler l’activité minière et attirer de nouveaux investisseurs dans le secteur, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de croissance. Actuellement, le pays dispose de ressources minérales continentales encore sous-développées, avec des gisements d’or, de diamants, de nickel et de titane. Obtenir des données fiables sur ces réserves constitue une condition préalable à toute industrialisation du secteur.
Cette exploration s’inscrit dans une continuité historique avec la Russie. Dès les années 1970, des experts soviétiques avaient mis en évidence des gisements d’or alluvial, de bauxite et de terres rares. Plus récemment, en 2019, la société russe Rosgeo a signé un protocole d’accord avec le ministère équato-guinéen des Mines lors du sommet Russie-Afrique. Ses filiales ont mené des levés sismiques et des cartographies dans la région de Rio Muni et, en avril dernier, le directeur de Zarubezhgeologia a rencontré le vice-président à Malabo pour discuter des prochaines étapes, incluant de nouveaux projets d’investissement dans le secteur énergétique et minier.
En approfondissant l’exploration géologique de son sous-sol et en renforçant ses partenariats internationaux, la Guinée Équatoriale ouvre la voie à une diversification économique attendue depuis longtemps. Si cette stratégie réussit, elle pourrait réduire la dépendance aux hydrocarbures et stimuler l’investissement étranger, tout en offrant de nouvelles opportunités de développement pour la population. Ce tournant marque potentiellement le début d’une nouvelle ère minière et économique pour le pays, susceptible d’inspirer d’autres nations africaines.