Le système de santé nigérian a été secoué cette semaine par une grève nationale des infirmiers et sages-femmes réclamant de meilleures conditions de travail et de rémunération. Lancée le 30 juillet par l’Association nationale des infirmiers et sages-femmes du Nigeria (NANNM), cette mobilisation faisait suite à l’échec des négociations avec le gouvernement. Alors que le pays fait face à une grave crise économique et à une « fuite des cerveaux », la suspension du mouvement le 3 août pourrait marquer un tournant pour les soins au Nigeria.
Cette grève s’inscrit dans un climat de tensions récurrentes entre les professionnels de santé et les autorités. La NANNM a formulé neuf revendications majeures : augmentation des indemnités de quart et d’uniforme, création d’une structure salariale propre aux infirmiers, recrutement massif, ou encore création d’un département dédié au sein du ministère fédéral de la Santé. Ces demandes traduisent la volonté de freiner l’émigration du personnel soignant, qui quitte massivement le pays à la recherche de meilleures opportunités à l’étranger.
La décision de suspendre le mouvement a été prise samedi à l’issue d’une réunion virtuelle du conseil exécutif national de la NANNM. Elle fait suite à une série de discussions tenues la veille avec plusieurs institutions publiques, dont les ministères de la Santé, du Travail, le Bureau du Chef de la Fonction Publique, ainsi que la Commission nationale des salaires. Le syndicat a salué des « étapes positives », notamment l’adoption d’un calendrier de mise en œuvre des engagements et la garantie qu’aucun membre ne subira de représailles pour sa participation à la grève. Un protocole d’accord a été validé, et la reprise du travail a été ordonnée.
Néanmoins, un accord salarial définitif reste en discussion, avec une prochaine réunion prévue mercredi. La suspension de cette grève offre une respiration au système sanitaire nigérian, mais ne marque pas la fin des tensions. Dans un pays où les réformes économiques ont accru le coût de la vie, la concrétisation des engagements sera déterminante. Pour enrayer la fuite des talents et garantir des soins de qualité, un investissement durable dans le personnel soignant reste indispensable.