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25/06/2025   

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Ghana : Quand la Mort se Fête en Œuvre d’Art

Au Ghana, la mort prend une dimension artistique étonnante. Loin de la seule solennité, les funérailles se transforment en festivités colorées grâce à des cercueils uniques, symboles des passions et du chemin de vie des défunts. Cette tradition singulière, qui fascine bien au-delà des frontières, offre un regard saisissant sur la richesse du patrimoine culturel africain et la manière dont une nation honore ses ancêtres.

Au cœur de la culture funéraire du sud du Ghana, notamment au sein de l’ethnie Ga, se trouve une tradition aussi unique que captivante : l’utilisation de cercueils artistiques, connus sous le nom d’Abebuu Adekai. Ces œuvres d’art vibrantes incarnent une philosophie où la mort est perçue non comme une fin tragique, mais comme une célébration de la vie et de l’héritage. Née dans les années 1950, cette pratique offre une manière distincte d’honorer les défunts, en reflétant leur identité, leurs passions ou leur profession de manière spectaculaire.

Les Abebuu Adekai sont des expressions artistiques façonnées par des menuisiers-sculpteurs talentueux. Chaque cercueil raconte une histoire : un pêcheur reposera dans un cercueil en forme de poisson, un footballeur dans un ballon, un enseignant dans un livre. Certains modèles incarnent aussi des animaux totems, symboles de protection pour certains clans. L’atelier de Teshie, près d’Accra, fondé par Kane Kwei dans les années 1950 et aujourd’hui dirigé par son petit-fils Eric Adjetey Anang, est l’un des plus célèbres pour ces productions fantaisistes.

Au-delà des cercueils, les funérailles ghanéennes sont souvent de véritables spectacles. Les célèbres Ghana Coffin Dancers, porteurs professionnels, réalisent des danses chorégraphiées, transformant les cortèges funèbres en fêtes pleines d’énergie. Les salles de mise en bière, décorées avec faste, accueillent les veillées dans une ambiance où musique, couleurs et mémoire se mêlent.

Cette tradition a dépassé les frontières, attirant l’attention des musées et festivals internationaux. Les cercueils ont été exposés de la France au Japon. L’artiste Ataa Oko, dont les œuvres ont été présentées au Centre Pompidou à Paris et à la Collection de l’Art Brut à Lausanne, est l’un des symboles de cette reconnaissance. L’ethnologue et photographe Regula Tschumi a consacré plus de vingt ans à documenter ces pratiques, enrichissant la compréhension mondiale de ces cultes funéraires à travers ses publications.

Mais cette visibilité mondiale soulève aussi des inquiétudes. La commercialisation et l’appropriation culturelle d’une pratique profondément sacrée inquiètent certains artisans et familles. En réponse, des initiatives locales émergent pour préserver cet artisanat. Des programmes de formation permettent à la jeune génération de perpétuer ces savoir-faire, tout en réaffirmant la dimension spirituelle de chaque cercueil.

L’Abebuu Adekai est bien plus qu’une coutume funéraire : c’est une célébration vivante de la vie, de la dignité et des liens ancestraux. Elle reflète une compréhension profonde de la mort, où le deuil se mêle à la joie du souvenir et de l’honneur. Cette tradition ghanéenne offre un aperçu puissant de la richesse du patrimoine culturel africain, et invite la diaspora à explorer la diversité des manières dont les cultures honorent leurs morts, tout en soulignant l’importance de préserver ces héritages uniques pour les générations futures.

Sources : https://primerafrica.blog/the-abebuu-adekai-fantasy-coffin-ghanas-unique-funeral-tradition/ https://fr.africanews.com/2016/12/08/les-cercueils-artistiques-du-ghana// https://www.barbier-mueller.ch/2025/04/17/partir-dans-lau-dela-avec-style/

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