Le 26 août 2025, une cérémonie s’est tenue au ministère français de la Culture à Paris, marquant un moment jugé historique pour Madagascar et l’Afrique. Les restes, conservés depuis 1899 au Muséum national d’Histoire naturelle, avaient été envoyés après la décapitation du roi Toera et de chefs sakalaves à Ambiky, lors d’une attaque menée par les troupes du général Gallieni. Considérés comme des trophées coloniaux, ces crânes sont devenus des symboles d’une mémoire douloureuse.
La ministre malgache de la Culture, Volamiranty Donna Mara, a souligné que leur absence représentait une « plaie ouverte » depuis plus d’un siècle, tandis que son homologue française, Rachida Dati, a reconnu que ces restes avaient été acquis « dans des circonstances contredisant la dignité humaine ». Le retour de ces crânes s’inscrit dans la politique impulsée par Emmanuel Macron en faveur des restitutions, visant à rétablir un dialogue avec les pays africains et à reconnaître la part sombre de l’histoire coloniale.
Ce transfert a été rendu possible par la loi du 26 décembre 2023, facilitant la restitution des restes humains des collections publiques. Un comité scientifique franco-malgache avait confirmé leur origine sakalave, tout en précisant que l’attribution au roi Toera reste présumée. Après leur arrivée à Madagascar, les crânes seront transportés à travers l’île avant d’être inhumés à Bora, selon les traditions. Cet acte de justice mémorielle marque une étape symbolique dans les relations franco-malgaches et résonne au-delà des frontières de l’île, comme un rappel du rôle central de la dignité et de la mémoire dans les relations entre l’Europe et l’Afrique.