Alors que les marchés mondiaux conditionnent prêts et investissements à la performance ESG, les banques africaines subissent une pression croissante pour transformer promesses politiques en résultats concrets. En Afrique du Sud et au Kenya, cette transformation est déjà en pratique et constitue un avantage stratégique. Selon l’Évaluation 2025 de la Banque Durable (SUSBA) du WWF, ces deux nations sont en tête du continent en adoption et reporting ESG, avec des scores de 50,1 % pour l’Afrique du Sud et 43,7 % pour le Kenya. Ce leadership repose sur une régulation proactive, des attentes du marché et des capacités institutionnelles solides. Les bourses de Johannesburg et de Nairobi exigent désormais des divulgations ESG, offrant un cadre clair aux institutions financières.
Cette intégration facilite l’accès aux capitaux internationaux et permet le développement de produits financiers verts, comme les prêts pour énergies renouvelables ou les obligations à impact social. Trois facteurs expliquent ce succès : leadership réglementaire, imposant la conformité ESG ; capacité institutionnelle, avec des équipes internes dédiées ; et pression des investisseurs, favorisant les banques respectant les standards ESG. Malgré ces avancées, des défis persistent. Seules 16 % des banques africaines suivent et divulguent leurs émissions de gaz à effet de serre, 12 % reconnaissent les risques liés à la biodiversité, et 8 % disposent de politiques environnementales sectorielles. Ignorer ces points limite l’accès à un financement compétitif.
Pourtant, l’ESG représente une double opportunité : combiner rendement financier et impact social et environnemental mesurable. Des projets d’énergie renouvelable en Afrique du Sud aux initiatives d’agriculture verte au Kenya montrent le potentiel de la finance durable. L’exemple sud-africain et kenyan constitue un appel au reste du continent : intégrer l’ESG dès maintenant pour ne pas être marginalisé dans la finance mondiale. Avec normes harmonisées, partenariats public-privé et produits innovants, l’Afrique peut définir ses propres standards et se positionner comme leader global de la finance responsable.