La production de statistiques fiables est devenue une nécessité pour orienter les politiques publiques dans un contexte marqué par l’instabilité et la précarité. C’est dans cette perspective que l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a lancé, le 30 septembre 2025 à Ouagadougou, la troisième édition de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM-3) pour la période 2025-2026. Cette opération, réalisée avec le soutien de l’État burkinabè et de partenaires comme la Banque mondiale, représente un investissement de près de 1,98 milliard FCFA.
Le directeur général de l’INSD, Toubou Ripama, a indiqué que l’EHCVM-3 traduit la volonté de bâtir un développement fondé sur des données probantes et de renforcer la lutte contre la pauvreté. Cette enquête intègre pour la première fois les Personnes Déplacées Internes (PDI), qu’elles soient hébergées sur site ou hors site, afin de mieux mesurer les conséquences directes des crises sécuritaires et humanitaires sur leurs conditions de vie. L’échantillon prévoit de couvrir 9 420 ménages, dont 768 ménages de PDI à chaque phase de collecte.
L’opération se déroulera en deux étapes : d’octobre à décembre 2025, période d’abondance, puis d’avril à juin 2026, période de soudure. Elle fournira des données dans quatorze domaines, tels que la santé, l’éducation, l’alphabétisation, la consommation alimentaire et non alimentaire, les revenus des ménages et le suivi des prix sur douze mois. Ces informations permettront de calculer la dépense par tête, d’estimer le seuil de pauvreté et d’alimenter les analyses macroéconomiques nationales.
Selon Xavier Bambara, représentant du ministère de l’Économie, les résultats de cette enquête constitueront un outil essentiel pour orienter les choix budgétaires et améliorer l’allocation des ressources publiques. Les conclusions, attendues en décembre 2026, devraient offrir au Burkina Faso et à ses partenaires une base solide pour mettre en place des stratégies de développement plus équitables et inclusives.