Réunis le 7 septembre 2025 sous la présidence de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, les chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC ont confié à Ezéchiel Nibigira un mandat de cinq ans, succédant à l’Angolais Gilberto Da Piedade Verissimo. Ancien ministre des Affaires étrangères du Burundi (2018-2020) puis en charge de la Communauté est-africaine, de la Jeunesse et de la Culture (2020-2023), le nouveau président de la Commission a promis de renforcer la continuité et l’efficacité de l’organisation.
Les défis sont de taille. La CEEAC, en pleine réforme institutionnelle depuis 2015, est critiquée pour sa gestion et doit restaurer sa crédibilité. La libre circulation des biens et des personnes demeure entravée par des obstacles persistants, freinant l’intégration économique. Mais l’urgence est surtout sécuritaire : l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) reste marqué par la violence des groupes armés, point central des débats de Malabo. Les dirigeants ont appelé à l’application immédiate de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU et salué les efforts de médiation de Lomé, Doha et Washington.
Dans ce contexte tendu, Ezéchiel Nibigira doit aussi finaliser rapidement la sélection des six autres membres de la Commission, incluant le vice-président et les commissaires thématiques. Les chefs d’État ont en parallèle encouragé une candidature africaine unie à la direction générale de l’Unesco. La nomination survient alors que le Rwanda s’est retiré de la CEEAC en juin, dénonçant une institution perçue comme alignée sur Kinshasa. L’organisation avait condamné le mouvement M23, accusé d’être soutenu par Kigali, et exigé le retrait des troupes rwandaises de RDC. Cette fracture illustre la complexité du climat géopolitique dans lequel évolue la nouvelle direction. L’arrivée d’Ezéchiel Nibigira marque donc un pari sur le renouveau. Pour l’Afrique centrale, elle symbolise une volonté de surmonter divisions et crises afin de bâtir une communauté plus forte et solidaire.