Aujourd'hui

29/04/2025   

PUB

PUB

Éthiopie en Crise : L’Inflation Galopante et la Dévaluation du Birr

Éthiopie en Crise : L’Inflation Galopante et la Dévaluation du Birr

L'Éthiopie traverse une période d'inflation alarmante, exacerbée par une récente réforme monétaire qui a introduit un taux de change flexible. Cette décision a entraîné une dévaluation significative du birr, perdant 60 % de sa valeur par rapport au dollar américain.
L'Éthiopie traverse une période d'inflation alarmante, exacerbée par une récente réforme monétaire qui a introduit un taux de change flexible. Cette décision a entraîné une dévaluation significative du birr, perdant 60 % de sa valeur par rapport au dollar américain.
Billets et pièces de monnaie du birr éthiopien (AFP)

L’Éthiopie traverse une période d’inflation alarmante, exacerbée par une récente réforme monétaire qui a introduit un taux de change flexible. Cette décision a entraîné une dévaluation significative du birr, perdant 60 % de sa valeur par rapport au dollar américain. L’inflation, qui a atteint des niveaux critiques, a des répercussions profondes sur l’économie locale et le pouvoir d’achat des citoyens. Les prix des produits de base augmentent de manière exponentielle, rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile pour de nombreux Éthiopiens.

Les clients, maintenant confrontés à des prix fluctuants, doivent payer de plus en plus cher pour des produits de base. Rahel Teshome, une employée de l’hôtel Samra, explique que les prix, qui étaient autrefois mis à jour tous les deux mois, le sont désormais quotidiennement, voire plusieurs fois par jour, pour s’aligner sur les conditions du marché. Cette instabilité économique pousse de nombreux supermarchés à stocker des produits dans des entrepôts et à vendre des quantités limitées pour éviter les sanctions des autorités, qui cherchent à lutter contre l’accaparement. Les consommateurs désireux d’acheter en gros sont souvent contraints de payer des prix exorbitants pour accéder à ces produits.

Au marché de Merkato, le plus grand marché en plein air d’Addis-Abeba, des gardes ont été déployés pour surveiller les hausses de prix. Récemment, la police a effectué des perquisitions dans des entrepôts, confisquant 800 000 litres d’huile alimentaire, redistribuée à des coopératives à des prix plus anciens. Plus de 3 000 magasins soupçonnés de thésaurisation ont été fermés à travers le pays, et le bureau du commerce d’Addis-Abeba a averti qu’il prendrait des mesures supplémentaires contre ceux qui profitent de la situation. La nouvelle politique de change représente un tournant majeur pour l’Éthiopie, qui a longtemps contrôlé le taux des devises étrangères, ce qui a favorisé le marché noir. Désormais, les banques commerciales peuvent fixer les taux de change, et pour la première fois, des entités non bancaires sont autorisées à gérer des bureaux de change.

En parallèle, le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un programme de crédit de quatre ans d’une valeur de 3,4 milliards de dollars, coïncidant avec ces réformes. Le FMI a déjà débloqué 1 milliard de dollars pour répondre aux besoins urgents du pays, qualifiant ces réformes de moment décisif pour l’Éthiopie. L’Éthiopie, qui souffrait de pénuries de devises avant ces réformes, importe une grande partie de ses produits de base. Pour atténuer l’impact de la nouvelle politique sur les consommateurs, les autorités ont importé 14 millions de litres d’huile comestible, mais ces efforts semblent minimes face à la montée des prix d’autres produits essentiels.

Les experts prévoient des temps incertains pour les Éthiopiens, surtout pour ceux dont les salaires stagnent. Getachew T. Alemu, un spécialiste des politiques publiques, souligne que les personnes à revenu fixe seront particulièrement touchées par la dévaluation du birr. Il avertit que l’injection de fonds du FMI ne suffira pas à compenser la pression inflationniste : « Les choses pourraient vraiment empirer, en particulier pour les personnes à revenu fixe, à moins que des mesures politiques prudentes ne soient prises. » Le gouvernement, bien qu’il tente de s’attaquer aux spéculateurs, semble avoir du mal à appliquer ses propres directives. Récemment, les autorités ont augmenté le prix des passeports ordinaires de 2 000 à 5 000 birr, provoquant l’indignation de citoyens comme Almaz Teferi, qui espérait obtenir un passeport pour travailler à l’étranger. Elle a déclaré avoir travaillé dur pour économiser de quoi payer le passeport, mais a été choquée de voir le prix grimper si rapidement.

La situation actuelle à Addis-Abeba illustre les défis économiques auxquels l’Éthiopie est confrontée. Les réformes nécessaires pour stabiliser l’économie et contrôler l’inflation sont cruciales, mais leur mise en Å“uvre doit être soigneusement gérée pour éviter d’aggraver la situation pour les citoyens déjà en difficulté. Les fluctuations des prix et la dévaluation du birr pourraient avoir des conséquences durables sur la vie quotidienne des Éthiopiens, en particulier ceux qui vivent avec des revenus fixes.

Sources : https://fr.africanews.com/2024/08/12/ethiopie-les-prix-chutent-face-au-taux-de-change-flexible https://www.btb.termiumplus.gc.ca/redac-chap?info0=7.2&lang=fra&lettr=chapsect7

À découvrir aussi

Annoncée par le président Nana Akufo-Addo, la suppression des visas pour tous les ressortissants africains d’ici fin 2024 vise à renforcer les liens entre les pays du continent et à promouvoir le tourisme et les affaires.
La nouvelle constitution du Mali, adoptée en juillet 2023, relègue le français au statut de langue de travail et officialise treize langues nationales. Ce changement marque une rupture significative avec l’héritage colonial et reflète des tensions croissantes avec la France.
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a appelé à une révision urgente de la liste électorale lors d’un meeting à Aboisso, soulignant l’importance d’une mise à jour annuelle. Il a également exprimé des préoccupations concernant le faible taux d’inscription et les enjeux économiques à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Face aux accusations de la République démocratique du Congo concernant l’utilisation de minerais « exploités illégalement », Apple a annoncé le 16 décembre 2024 la suspension de ses achats de tungstène, d’étain et de tantale en provenance de la RDC et du Rwanda. Cette décision soulève des questions sur la transparence des chaînes d’approvisionnement et les pratiques des entreprises technologiques.
L’Union européenne a récemment mis à jour sa liste noire des compagnies aériennes, y ajoutant 55 transporteurs africains, portant le total à 129. Cette décision soulève des questions sur la sécurité aérienne et les impacts économiques pour les compagnies concernées.
Les descendants d’esclaves déportés lors de la traite transatlantique peuvent désormais demander la nationalité béninoise, une mesure historique annoncée par Cotonou. Ce geste, chargé de symbolisme, soulève des questions sur les bénéficiaires potentiels, les motivations du gouvernement et les défis de sa mise en œuvre.
Une bousculade survenue lors d’une foire pour enfants à Ibadan, au Nigeria, a fait au moins 35 morts et six blessés graves. Le gouvernement a arrêté huit personnes, dont le principal organisateur de l’événement, alors que des questions émergent sur la sécurité et la gestion des foules.
La capitale malienne remplace les noms de rues et places hérités de l’époque coloniale ou associés à des institutions en conflit avec le pays. Une démarche symbolique qui reflète les tensions géopolitiques et les choix souverainistes du régime militaire.
En seulement quatre mois, 100 femmes ont été tuées au Kenya, majoritairement par des partenaires ou des proches. Face à cette crise croissante, le gouvernement intensifie ses efforts, mais les défis restent immenses.