L’épidémie de MPOX, anciennement connue sous le nom de variole du singe, sévit en Afrique depuis plusieurs années. Cependant, la situation s’est aggravée récemment avec une hausse alarmante des cas, poussant l’Agence de santé publique panafricaine, le CDC Africa, à déclarer l’urgence de santé publique le 13 août dernier. Face à cette menace, le continent se mobilise pour lancer une vaste campagne de vaccination dans les prochains jours.
Une réponse coordonnée à l’échelle du continent
Selon le CDC Africa, plus de 1 400 cas supplémentaires ont été signalés dans les 12 pays africains touchés la semaine dernière, portant le nombre total de cas à près de 19 000 depuis le début de l’année. Cette recrudescence a conduit l’agence à déclencher son plus haut degré d’alerte, montrant la gravité de la situation. Cependant, l’Afrique semble prête à faire face à cette crise sanitaire. « D’ici quelques jours, l’Afrique pourrait commencer la vaccination contre le MPOX », a déclaré le CDC Africa. Les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies ont travaillé avec les pays confrontés à des épidémies sur des stratégies logistiques et de communication pour déployer les doses de vaccin qui doivent arriver suite aux engagements de l’Union européenne, des États-Unis et du Japon.
Des dons de vaccins pour combler le manque
Actuellement, l’Afrique fait face à une pénurie sévère de vaccins contre le MPOX. Selon l’Africa CDC, au moins 10 millions de doses seront nécessaires pour le continent, alors que seules 200 000 sont actuellement disponibles. Pour combler ce manque, plusieurs pays ont fait des dons. Washington a promis 50 000 doses, tandis que Tokyo a signé avec les autorités pour 3,5 millions de doses, uniquement pour les enfants. De son côté, la République Démocratique du Congo (RDC), qui compte environ 100 millions d’habitants, prévoit de vacciner 4 millions de personnes dont 3,5 millions d’enfants, selon un responsable de la cellule de riposte.
Une stratégie de vaccination ciblée
La RDC a validé deux vaccins et essaie de s’approvisionner. Cependant, à ce stade, il n’y a pas encore de vaccins disponibles. L’OMS recommande ces vaccins uniquement pour les personnes à risque, telles que celles ayant eu un contact étroit avec des personnes infectées ou appartenant à des groupes particulièrement exposés au virus. L’organisation ne conseille pas de campagne de vaccination de masse pour le moment. Médecins Sans Frontières (MSF) appelle à une mobilisation de tous les acteurs afin d’apporter une réponse globale et de protéger au plus vite les populations les plus à risque, notamment le personnel de santé congolais en première ligne face à l’infection, les travailleuses du sexe et les personnes déplacées dans les camps.
Un virus plus contagieux et dangereux
L’épidémie est caractérisée par un virus plus contagieux et dangereux, avec un taux de mortalité estimé à 3,6 %. Les symptômes courants comprennent des éruptions cutanées, des lésions et des douleurs. La plupart des patients se rétablissent en l’espace d’un mois mais la maladie peut être mortelle. Bien que la situation soit préoccupante, l’Afrique semble prête à relever ce défi sanitaire. Grâce à une réponse coordonnée à l’échelle du continent, des dons de vaccins et une stratégie de vaccination ciblée, le continent peut espérer endiguer cette épidémie de MPOX dans les prochains mois. Avec la mobilisation de tous les acteurs, l’Afrique a les moyens de surmonter cette crise et de protéger ses populations.
Sources : https://www.gavi.org/fr/vaccineswork/vaccins-aideront-ils-arreter-epidemie-mpox-afrique
https://fr.africanews.com/2024/08/21/mpox-lafrique-se-dit-prete-a-lancer-la-vaccination/
https://www.msf.fr/actualites/acceleration-alarmante-de-l-epidemie-de-mpox-en-republique-democratique-du-congo https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/mpox/professionnels-sante.html https://www.bbc.com/afrique/articles/c8xllqe909po