La situation des enseignants au Kenya a atteint un point de rupture ce lundi 26 août 2024, alors que les enseignants du secondaire ont lancé une grève illimitée pour dénoncer des conditions de travail jugées précaires. Leur principal syndicat, le Kenya Union of Post Primary Education Teachers (KUPPET), a déposé un préavis de grève, marquant le début d’une action de contestation à travers le pays.
Les enseignants, qui se sont rassemblés dans plusieurs villes, expriment leur mécontentement face à une détérioration continue de leurs conditions de travail. Ils dénoncent notamment des salaires stagnants, des classes surchargées et un manque de ressources pédagogiques adéquates. Cette grève survient dans un contexte où le gouvernement a été critiqué pour ses priorités budgétaires, souvent jugées en faveur d’autres secteurs au détriment de l’éducation. « Nous ne pouvons plus accepter cette précarité. Nos élèves méritent mieux, et nous aussi », a déclaré un enseignant lors d’une manifestation à Nairobi. Les rassemblements ont également été marqués par des slogans appelant à une réforme immédiate du système éducatif.
Les Revendications des Enseignants
Les revendications des enseignants sont claires et précises, Augmentation des salaire, Les enseignants demandent une révision de leurs salaires, qui n’ont pas été augmentés depuis plusieurs années, malgré l’inflation croissante et le coût de la vie, Amélioration des conditions de travail, Cela inclut des demandes pour des infrastructures scolaires adéquates et des ressources pédagogiques suffisantes, Recrutement de personnel, Les enseignants soulignent la nécessité de recruter davantage de personnel pour alléger la charge de travail et améliorer la qualité de l’enseignement et Soutien psychologique et professionnel, Ils réclament également un soutien pour faire face au stress et à la pression liés à leur métier.
Réactions du Gouvernement
Le gouvernement, sous la direction du président William Ruto, a jusqu’à présent répondu par le silence. Cependant, des sources internes indiquent que des discussions pourraient être envisagées pour tenter de résoudre cette crise. Un porte-parole du ministère de l’Éducation a déclaré que « nous sommes conscients des préoccupations des enseignants et nous cherchons des solutions ». Toutefois, cette promesse a été accueillie avec scepticisme par les enseignants, qui estiment que les promesses passées n’ont pas été tenues. Cette grève pourrait avoir des conséquences significatives sur le système éducatif kényan. Avec plus de 300 000 enseignants du secondaire concernés, des millions d’élèves risquent de ne pas recevoir l’éducation nécessaire, aggravant ainsi une crise éducative déjà présente dans le pays. Les parents expriment également leur inquiétude face à cette situation, car ils craignent que l’éducation de leurs enfants soit compromise. « Nous soutenons nos enseignants, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’éducation de nos enfants », a déclaré une mère de famille lors d’une manifestation de soutien.
Historique des Conflits
Ce n’est pas la première fois que les enseignants kényans se mobilisent pour leurs droits. En 2021, une grève similaire avait eu lieu, mais le gouvernement avait alors réussi à apaiser les tensions par des promesses de réformes. Cependant, ces promesses n’ont pas été suivies d’effets concrets, ce qui a conduit à un climat de méfiance croissant entre les enseignants et les autorités. La situation actuelle présente un dilemme pour le gouvernement. D’un côté, il doit gérer la colère des enseignants et éviter une crise éducative majeure. De l’autre, il doit également prendre en compte les contraintes budgétaires et les autres priorités nationales. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si un dialogue constructif peut être établi entre les enseignants et le gouvernement. Les enseignants ont clairement fait savoir qu’ils ne reculeront pas tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites. « Nous sommes prêts à nous battre pour nos droits et ceux de nos élèves », a affirmé un leader syndical, soulignant la détermination des enseignants à poursuivre leur lutte.
La grève des enseignants au Kenya est un révélateur des tensions croissantes au sein du système éducatif. Les conditions de travail précaires et l’absence de dialogue entre le gouvernement et les syndicats pourraient mener à une crise éducative sans précédent. Les enseignants, en se mobilisant, cherchent non seulement à défendre leurs droits, mais aussi à garantir un avenir meilleur pour les générations futures. Le gouvernement doit agir rapidement pour éviter que cette situation ne dégénère davantage, car le temps presse et les élèves ne peuvent se permettre d’attendre.
Sources : https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20240627-kenya-des-manifestants-de-nouveau-dans-la-rue-malgr%C3%A9-le-retrait-du-projet-de-budget
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240826-kenya-gr%C3%A8ve-des-enseignants-qui-d%C3%A9noncent-leurs-conditions-de-travail https://fr.news.yahoo.com/kenya-gr%C3%A8ve-enseignants-d%C3%A9noncent-conditions-204336695.html https://mediaafriquenews.com/kenya-greve-des-enseignants-stagiaires
