Cette annonce a été faite lors de l’investiture du nouveau Premier ministre, Braima Camara, dans un contexte politique déjà tendu. Embaló a déclaré : « Je ne serai le candidat d’aucun parti politique, car je ne veux être l’otage de personne », ajoutant que son objectif est de « transcender les divisions partisanes » pour poursuivre les projets de développement en cours. Le mouvement qu’il porte, baptisé Avançons Ensemble, se veut une alternative aux structures traditionnelles, appelant à un large rassemblement national.
Ce positionnement marque un virage stratégique. Lors de son accession à la présidence en 2019, Umaro Sissoco Embaló avait affirmé qu’il ne ferait qu’un seul mandat. Mais dès mars 2025, il avait laissé entendre son intention de briguer un second terme. Ce changement d’orientation, désormais officialisé, illustre une volonté d’imposer une nouvelle dynamique politique, tout en prenant le risque de s’aliéner une partie de sa base partisane.
La décision du président pourrait redessiner le paysage électoral bissau-guinéen. En rompant avec les alliances classiques, Embaló tente de séduire un électorat plus large, y compris parmi les jeunes et la société civile, souvent critiques vis-à-vis du système politique actuel. Cependant, cette stratégie indépendante pourrait aussi ouvrir la voie à une fragmentation du vote et à des recompositions d’alliances inédites.
L’élection présidentielle de novembre 2025 s’annonce donc comme un test majeur pour la démocratie bissau-guinéenne. En choisissant l’indépendance face aux partis, Umaro Sissoco Embaló mise sur une image de leader au-dessus des clivages, mais devra convaincre qu’il s’agit d’une véritable ouverture politique, et non d’une manœuvre électorale. La campagne, attendue intense et imprévisible, sera suivie de près en Afrique de l’Ouest et à l’international.