Près de quatre ans après le coup d’État de septembre 2021, la Guinée prépare son retour à l’ordre constitutionnel avec la tenue d’un scrutin présidentiel en décembre 2025. Ce vote se déroulera sous un nouveau cadre juridique issu d’un référendum constitutionnel récemment validé, marquant une étape majeure dans le processus de transition.
Le décret fixant la date du scrutin a été lu à la télévision nationale le 27 septembre 2025. Il confirme l’échéance déjà évoquée en mai par le Premier ministre Bah Oury. La Direction générale des élections, créée en juin 2025, est chargée de l’organisation, conformément au Code électoral promulgué le 26 septembre 2025. Cette instance devra veiller au respect du calendrier électoral et à la préparation logistique du vote, considéré comme déterminant pour la stabilité du pays.
La Cour suprême a proclamé le 27 septembre les résultats définitifs du référendum constitutionnel. Le « oui » l’a largement emporté avec 89,38 % des suffrages, contre 10,62 % pour le « non », sur la base d’un taux de participation de 86,42 % parmi près de 6,77 millions d’électeurs inscrits. Le texte instaure un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une fois et supprime la clause qui interdisait aux membres de la junte de se porter candidats. Le chef de l’État, le Général Mamady Doumbouya, devient ainsi éligible s’il décide de se présenter, même s’il n’a pas encore annoncé sa position.
Le contexte politique reste marqué par la suspension depuis fin août 2025, pour une durée de trois mois, de plusieurs partis d’opposition, dont l’UFDG (l’Union des Forces Démocratiques de Guinée), le RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) et l’UFR (Union des Forces Républicaines) , qui ne peuvent organiser de réunions ou de manifestations publiques. Les institutions financières internationales estiment que la tenue du scrutin sera décisive pour relancer les appuis budgétaires et renforcer la confiance des investisseurs, en particulier dans le secteur minier, moteur de l’économie guinéenne.