Des chiffres qui contredisent les affirmations
Donald Trump a décrit Washington comme « envahie par des gangs violents » et en état « d’anarchie totale », demandant aux sans-abris de quitter la ville. Ces déclarations sont contredites par les statistiques : la criminalité globale a reculé de 7 % et les crimes violents de 26 % durant les sept premiers mois de 2025. Les homicides ont diminué de 32 % en 2024 et le nombre de sans-abris reste modéré par rapport à d’autres grandes villes.
Mise sous tutelle et cadre légal
Pour justifier sa décision, Trump s’appuie sur la section 740 du District of Columbia Home Rule Act de 1973, qui permet au président de contrôler temporairement la police locale en cas d’urgence, pour un maximum de 30 jours. Il a mobilisé 800 soldats de la Garde nationale, qui dépendent directement du président, pour assurer une présence visible et dissuasive dans les lieux publics. L’extension de cette mesure à d’autres villes est limitée par la Constitution et le dixième amendement.
Réponse de la ville et enjeux démocratiques
Washington D.C. a saisi la justice, dénonçant une « usurpation de l’autorité locale ». La maire Muriel Bowser et le procureur Brian Schwalb rappellent que seule une autorisation du Congrès permettrait d’étendre cette tutelle. Cette affaire met en lumière le statut particulier de la capitale, où 700 000 habitants paient des impôts fédéraux mais n’ont pas de vote législatif, et soulève des questions sur l’équilibre entre pouvoirs fédéral et local. La décision de Trump souligne la tension entre autorités locales et fédérales. Au-delà de la sécurité, elle pose un enjeu démocratique majeur pour Washington D.C., avec des implications qui pourraient résonner à l’échelle nationale.