Une amélioration saluée des perspectives en janvier 2025
En janvier 2025, l’agence de notation Moody’s a relevé la perspective de crédit souverain du Kenya de « négative » à « positive », citant une meilleure gestion de la liquidité et une amélioration de la capacité d’endettement. Cette décision a été saluée par les autorités kényanes comme un signal fort pour les investisseurs internationaux. Le ministre du Commerce, Lee Kinyanjui, a évoqué une dynamique encourageante, appuyée par une croissance du PIB de 5,2 % en 2024 et une hausse des IDE de 20 %, atteignant 3,5 milliards USD.

Des avertissements renouvelés en juillet 2025
Mais dès juillet, Moody’s a nuancé son optimisme. L’agence alerte sur un ratio alarmant : 33 % des recettes publiques sont consacrées aux seuls intérêts de la dette. Malgré les réformes engagées, la trajectoire budgétaire reste préoccupante. La faiblesse des recettes fiscales 14 % du PIB et un déficit de plus de 47 milliards de shillings kényans dans la collecte des impôts témoignent de difficultés persistantes, aggravées par la pression sociale contre de nouvelles hausses fiscales à l’approche des élections de 2027.
Une structure budgétaire rigide et coûteuse
Le Kenya est également confronté à une rigidité budgétaire structurelle : plus de la moitié du budget est absorbée par des dépenses fixes. Les marges pour financer le développement sont réduites à 3,5 % du PIB, freinant les investissements publics. Le recours massif au financement intérieur, à des taux moyens de 11,8 %, alourdit encore le fardeau de la dette. À l’inverse, les financements extérieurs sont moins coûteux, mais dépendent du soutien d’organismes comme le FMI ou la Banque mondiale.
Stabilisation nécessaire et réformes en profondeur
Pour consolider ses progrès, le Kenya devra stabiliser ses sources de financement, renforcer la mobilisation des recettes et poursuivre ses réformes économiques. Moody’s insiste sur l’importance d’un accès continu à des financements concessionnels et de la confiance des investisseurs. La trajectoire reste fragile : sans discipline budgétaire ni stratégie claire, le risque d’une nouvelle dégradation n’est pas écarté.