Le 26 juin 2025, la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a interpellé la suspecte dans le village de Kharakhéna, à Kédougou. L’opération a été déclenchée après le témoignage de R. Raji, une Nigériane de 23 ans, qui a affirmé avoir été contrainte de se prostituer pour rembourser une dette de 2 millions FCFA. Elle désigne Favour Jonathan comme sa « maîtresse », qui l’obligeait à lui remettre l’intégralité de ses revenus.
L’arrestation a eu lieu en présence de dix autres jeunes filles. Sur les lieux, les agents ont saisi deux cartons de préservatifs, sept carnets sanitaires, dix-sept cartes de vaccination et autant de cartes d’identité nigérianes falsifiées. Favour Jonathan a reconnu avoir acheté chaque fille entre 500 000 et 600 000 FCFA auprès de réseaux au Nigéria et à Cotonou. Les jeunes femmes étaient acheminées jusqu’au Sénégal par bus et mototaxi.
Kédougou, à la frontière de la Guinée et du Mali, est une zone sensible en raison de son activité minière, qui attire une population mobile et expose les jeunes femmes à l’exploitation. Fin avril, une autre arrestation similaire y avait eu lieu : une femme avait avoué avoir acheté quatre filles pour les soumettre à la prostitution, exigeant le remboursement de 1,5 million FCFA. Favour Jonathan a été déférée devant le procureur de Kédougou. La victime, R. Raji, est prise en charge par l’ONG La Lumière. L’enquête se poursuit pour identifier les complices au Nigéria et au Bénin. Cette affaire rappelle l’urgence d’un renforcement de la coopération transfrontalière pour lutter contre la traite humaine en Afrique de l’Ouest.