Le 29 août 2025, la Cour d’appel a infirmé l’injonction temporaire ordonnant l’évacuation de l’hôtel Bell, où 138 demandeurs d’asile étaient hébergés depuis 2020. La Haute Cour avait initialement accepté la demande du conseil local d’Epping, inquiété par des manifestations anti-immigration déclenchées après l’inculpation d’un demandeur d’asile accusé d’agression, qu’il conteste. Les juges de la Cour d’appel ont estimé que la décision initiale comportait « plusieurs erreurs » et qu’elle aurait pu provoquer la fermeture d’autres hôtels et de nouvelles tensions locales.
Cette affaire illustre une crise migratoire plus large au Royaume-Uni. Fin juin, 32 059 demandeurs d’asile étaient hébergés dans plus de 200 hôtels à travers le pays, à un coût quotidien de 5,5 millions de livres (environ 4,29 milliards de FCFA). Le gouvernement travailliste de Keir Starmer est sous pression pour réduire progressivement l’usage des hôtels d’ici 2029, alors que l’opposition dénonce un déséquilibre entre les droits des migrants et ceux des citoyens britanniques.
Si la décision de la Cour d’appel offre un répit, elle ne résout pas les tensions structurelles. Le gouvernement doit concilier ses obligations légales avec les préoccupations des communautés locales et chercher des solutions durables, comme le renforcement des infrastructures d’accueil et l’accélération du traitement des demandes d’asile. L’affaire de l’hôtel Bell illustre ainsi un dilemme global : comment concilier protection des populations vulnérables et réalités économiques et sociales des citoyens, un enjeu partagé par de nombreux pays européens et africains confrontés à des flux migratoires similaires.