Lors de la West African Refined Fuel Conference du 22 juillet 2025 à Abuja, le milliardaire nigérian Aliko Dangote a exprimé de vives inquiétudes face à l’augmentation des importations de carburants russes en Afrique de l’Ouest. Ces produits, vendus à prix cassés, ne respecteraient pas les standards internationaux de qualité. Dangote les qualifie de « toxiques », évoquant des niveaux de soufre élevés et des composants polluants interdits ailleurs dans le monde. Selon lui, cette situation met en péril la santé publique et compromet le développement de l’industrie de raffinage africaine.
Le port de Lomé, au Togo, joue un rôle clé dans cette dynamique, servant de plateforme pour le stockage et la redistribution régionale de ces carburants. Profitant d’un vide normatif, des négociants internationaux écoulent ces produits dans des conditions peu contrôlées, avec des destinations souvent non déclarées. Des pays comme le Togo, le Maroc ou encore l’Égypte seraient concernés.
Alors que l’Afrique produit près de 7 millions de barils de brut par jour, elle ne raffine localement que 40 % de sa consommation. Pour Dangote, ces importations bon marché freinent l’essor des raffineries africaines, dont la sienne au Nigeria. Il appelle les gouvernements à instaurer des normes harmonisées, à renforcer les contrôles et à protéger les marchés locaux pour préserver la santé des populations et la souveraineté énergétique du continent.