Un procès hors norme
Le 3 septembre 2025, la cour d’appel de Paris a rendu un avis favorable à l’extradition de Sami D. vers les États-Unis. Résident à Dubaï et originaire d’Algérie, il est accusé d’avoir orchestré entre 2017 et 2020 un vaste détournement de noms de domaine, revendus pour des montants allant de 60 000 à 2 millions de dollars (entre 39,3 millions et 1,31 milliard FCFA). Les autorités américaines lui reprochent également l’usurpation d’identité d’un juge de Virginie, avec un mandat d’arrêt émis en 2021.
Aux États-Unis, chaque infraction de fraude informatique peut entraîner jusqu’à 20 ans de prison. En additionnant les chefs d’accusation, Sami D. se retrouve théoriquement menacé de 200 ans, auxquels s’ajoutent 2 ans pour usurpation d’identité aggravée et 5 ans pour falsification de signature, soit 207 ans au total. Même avec des remises possibles, son avocat, Me David-Olivier Kaminski, évoque un « loto judiciaire américain » et une peine potentielle autour de 176 ans.
Défense et enjeux internationaux
Sami D., arrêté à Paris à l’été 2024, nie les faits et affirme avoir lui-même été victime d’une usurpation d’identité. Assigné à résidence sous surveillance électronique, il peut encore se pourvoir en cassation. La décision finale d’extradition reviendra ensuite au Premier ministre français. Cette affaire met en lumière les tensions entre systèmes judiciaires européens et américains et soulève des questions sur la protection des droits des citoyens face à des sanctions disproportionnées. Pour la diaspora africaine, elle rappelle l’importance de la vigilance et de la connaissance de ses droits dans un contexte de justice internationale et de cybercriminalité mondialisée.
