L’île de Ngazidja se retrouve au centre d’une réflexion ministérielle qui pourrait transformer son système éducatif. Lors d’une réunion d’urgence le 7 août 2025 à Moroni, le ministre Bacar Mvoulana a alerté sur des « résultats catastrophiques » et une fréquentation en chute libre : certains établissements accueillent moins de dix élèves malgré un nombre suffisant d’enseignants. Cette situation pousse les autorités à envisager des fermetures et une redistribution des enseignants vers des zones où la demande est plus forte, ainsi qu’une révision des sous-centres d’examen.
Cette initiative rencontre une forte opposition. Familles et acteurs de l’éducation dénoncent le risque de pousser les élèves vers des écoles privées non réglementées et pointent du doigt les causes profondes du faible effectif : mauvaise gestion, absences d’enseignants et manque de rigueur administrative. Pour les critiques, fermer les établissements publics serait un « échec du ministère », car un effectif réduit peut paradoxalement favoriser un meilleur suivi pédagogique.
Face à cette crise, des voix appellent à des réformes profondes : améliorer les infrastructures et les conditions d’enseignement, encadrer la répartition des enseignants, stopper les grèves répétitives et sensibiliser les familles pour restaurer la confiance dans le public. L’État et les collectivités locales planifient une intervention coordonnée pour une gouvernance plus efficace et un usage rationnel des ressources. La menace de fermeture met en lumière l’urgence de repenser l’école publique non comme une charge, mais comme un investissement pour l’avenir de la jeunesse comorienne, et par extension, pour l’éducation en Afrique.