Depuis plusieurs mois, la Côte d’Ivoire est sous surveillance accrue de la part du Département du Trésor américain. L’objectif principal est la lutte contre les flux financiers illicites, notamment ceux soupçonnés de soutenir le Hezbollah libanais, classé organisation terroriste par les États-Unis. Cette pression dépasse les enjeux nationaux, plaçant l’économie ivoirienne sous l’attention de la communauté internationale et interpellant l’ensemble de l’Afrique.
Les autorités américaines se concentrent sur des réseaux économiques ivoiriens supposés servir au financement du Hezbollah. Selon des enquêtes américaines et européennes, le diamantaire libanais Nazem Ahmad aurait facilité le blanchiment de près de 440 millions de dollars entre 2020 et 2022. Ces investigations, poursuivies avec vigueur, soulignent l’importance sécuritaire que Washington accorde à ce dossier.
Depuis 2024, un attaché spécial du Trésor américain est basé à Abidjan pour superviser la coopération avec les autorités locales. Le FBI et les services ivoiriens (CENTIF, CROAT) participent à la traque des flux suspects, qui a déjà conduit au gel de certains comptes bancaires. Cette coordination technique et diplomatique illustre la mobilisation des ressources américaines pour renforcer le dispositif anti-blanchiment ivoirien.
L’immobilier et les agences de voyages sont identifiés comme des vecteurs privilégiés pour le blanchiment. La communauté libanaise, présente depuis plusieurs décennies, est également surveillée en raison de liens économiques potentiels avec le Moyen-Orient. Le gouvernement ivoirien doit donc concilier la lutte contre ces flux illicites avec la préservation des intérêts économiques locaux, sous le risque de sanctions financières ou de restrictions dans les systèmes bancaires internationaux.
La surveillance américaine met en lumière la nécessité pour la Côte d’Ivoire de renforcer sa transparence financière et sa coopération internationale. Cette situation souligne l’enjeu continental d’une gouvernance économique robuste et sécurisée. Pour Abidjan, se conformer aux standards internationaux est une opportunité de consolider sa crédibilité et de se positionner comme un acteur économique fiable en Afrique de l’Ouest.