Aujourd'hui

14/07/2025   

PUB

PUB

Congo et Russie : un oléoduc stratégique pour sécuriser l’énergie en Afrique centrale

Congo et Russie : un oléoduc stratégique pour sécuriser l’énergie en Afrique centrale

Le Sénat russe a approuvé en juin 2025 un accord intergouvernemental avec la République du Congo pour construire un oléoduc de produits pétroliers entre Pointe-Noire et Brazzaville. Ce projet d'envergure illustre la volonté conjointe de Moscou et Brazzaville de renforcer leur coopération énergétique et stratégique en Afrique.
Le Sénat russe a approuvé en juin 2025 un accord intergouvernemental avec la République du Congo pour construire un oléoduc de produits pétroliers entre Pointe-Noire et Brazzaville. Ce projet d'envergure illustre la volonté conjointe de Moscou et Brazzaville de renforcer leur coopération énergétique et stratégique en Afrique.

L’accord, signé initialement à l’automne 2024, a été ratifié par la Douma le 21 mai 2025, puis entériné par le président Vladimir Poutine début juin. Il prévoit la construction d’un oléoduc reliant Pointe-Noire à Brazzaville, en passant par Lutété, Maloukou et Tréshot. Une coentreprise, dominée à 90 % par la société russe Zakneftegazstroy-Prometey (ZNGS Prometey), assurera la réalisation du projet. La compagnie pétrolière nationale congolaise détiendra les 10 % restants.

La concession accordée à la coentreprise s’étendra sur 25 ans, avec le droit d’exploiter commercialement les infrastructures. À la fin de cette période, les actifs seront transférés à la partie congolaise. Les travaux devraient débuter en 2026 pour une durée estimée à trois ans, avec une exploitation prévue pour 35 à 40 ans. Sur le plan économique, l’oléoduc vise à sécuriser l’approvisionnement en carburant dans la capitale, à réduire les coûts logistiques et à renforcer le rôle du Congo dans la chaîne énergétique régionale, notamment vis-à-vis de la RDC et de la Centrafrique.

Du côté russe, le projet ouvre un nouveau marché pour ses produits pétroliers et technologiques, tout en consolidant son ancrage en Afrique dans un contexte de sanctions occidentales post-conflit ukrainien. Une extension future de l’oléoduc vers le Soudan du Sud est envisagée, via la RCA ou le nord de la RDC. Mais cette perspective reste conditionnée aux levées de sanctions onusiennes en vigueur jusqu’en 2026.

Des critiques ont toutefois émergé. Des voix comme celle d’Andrea Ngombet, du collectif citoyen Sassoufit, dénoncent une dépendance excessive envers Moscou et redoutent un “piège de la dette”. La Russie, de son côté, affirme viser un partenariat durable fondé sur des intérêts mutuels. Ce projet, au croisement des intérêts énergétiques et géopolitiques, souligne l’intensification des relations russo-africaines dans un monde en pleine recomposition.

Sources : https://afrinz.ru/en/2025/07/russia-and-congo-may-begin-construction-of-oil-products-pipeline-in-2026/ https://www.adiac-congo.com/content/construction-dun-oleoduc-au-congo-le-projet-obtient-un-feu-vert-du-senat-russe-165141 https://kpl.gov.la/En/detail.aspx/detail.aspx?id=92466 https://saxafimedia.com/russia-congo-pipeline-deal-african-energy/

À découvrir aussi

Le Burundi vient d’être reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour avoir éliminé le trachome comme problème de santé publique. Cette avancée marque une étape importante dans la lutte contre les maladies tropicales négligées sur le continent africain.
Le Ghana et l’Ukraine scellent une alliance stratégique autour de la technologie militaire et de l’agro-industrie. Ce partenariat vise à renforcer la sécurité frontalière du Ghana et à moderniser son secteur agricole.
Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982, a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. À 92 ans, sa décision relance les débats sur la longévité politique et l’alternance au sommet de l’État.
L’ancien président nigérian Muhammadu Buhari est décédé le 13 juillet 2025 à Londres, à l’âge de 82 ans. Figure marquante de la politique africaine, il laisse derrière lui un bilan contrasté et un rôle clé dans le mégaprojet gazier Nigeria-Maroc.
Le Sénat russe a approuvé en juin 2025 un accord intergouvernemental avec la République du Congo pour construire un oléoduc de produits pétroliers entre Pointe-Noire et Brazzaville. Ce projet d'envergure illustre la volonté conjointe de Moscou et Brazzaville de renforcer leur coopération énergétique et stratégique en Afrique.
Le Burkina Faso multiplie les initiatives pour renforcer sa souveraineté sanitaire, en misant sur une relance stratégique de sa production pharmaceutique nationale. Entre acquisition d’infrastructures locales et coopération internationale, le pays vise une meilleure disponibilité des médicaments essentiels.
Le Conseil des ministres de l’UEMOA, réuni à Lomé le 11 juillet 2025, a été marqué par le départ des délégations du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Les représentants de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont quitté la session, dénonçant le refus de voir le Burkina Faso accéder à la présidence tournante du Conseil des ministres, en contradiction selon eux avec les textes fondateurs de l’Union.
L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) agit comme un relais politique essentiel entre les institutions parlementaires francophones. Son action renforce la démocratie, la solidarité et la coopération au sein de l’espace francophone, notamment en Afrique.
L’arrestation en Côte d’Ivoire de Mamadou Hawa Gassama, membre du Conseil national de transition malien, suscite l’attention dans un contexte de relations diplomatiques déjà tendues entre les deux pays. Il est poursuivi notamment pour offense au chef de l’État.
Le poste frontalier de Bunagana, entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo, a été rouvert unilatéralement par Kampala le 10 juillet 2025, sans consultation de Kinshasa. Cette initiative, sur un territoire contrôlé par les rebelles du M23, ravive les tensions diplomatiques et les préoccupations liées à la souveraineté congolaise.