Pendant trois jours, des professionnelles de la presse écrite, audiovisuelle et en ligne ont bénéficié de modules sur la paix, les droits humains et le genre. L’accent a été mis sur la production d’une information équilibrée, capable de déconstruire les discours polarisants et de préserver la cohésion sociale. Clôturé le 13 août, cet atelier a abouti à des recommandations ambitieuses : création d’un réseau de femmes journalistes comme outil de veille et de soutien mutuel, adoption de techniques de reportage sensibles au genre et à la paix, proposition de sujets inclusifs aux rédactions, et promotion des femmes aux postes de décision.
Les médias sont invités à intégrer pleinement ces journalistes dans la couverture des élections, tandis que les partenaires sont encouragés à soutenir le réseau et à finaliser un guide pratique pour les reporters. Les défis restent importants, notamment à l’ère numérique. Serge Banyimbe, formateur et chef du secteur communication et information par intérim à l’UNESCO, a alerté sur deux écueils : le relais sans filtre des messages politiques et le manque de vérification des faits. « Tout le monde veut communiquer et tout le monde ne veut pas informer », a-t-il souligné, appelant à filtrer les contenus, privilégier l’intérêt citoyen et pratiquer l’autorégulation, surtout face aux informations issues des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle.
Les participantes, comme Tania Noguera Ndinga de Vox TV, ont salué cette formation qu’elles jugent précieuse pour garantir la paix et l’équité du processus électoral. Les autorités partagent cette vision : Antoine Oviebo Ethaï, directeur de cabinet du ministre de la Communication, a insisté sur la valeur ajoutée du regard et du professionnalisme des femmes journalistes dans la consolidation démocratique. Avec la révision des listes électorales prévue du 1er septembre au 30 octobre, cette initiative représente un pas décisif vers des élections plus justes et transparentes. Le défi reste de transformer ces acquis en actions concrètes pour qu’en Afrique et dans la diaspora, chaque citoyen congolais ait accès à une information juste, équilibrée et éclairée.