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17/06/2025   

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Cinquante ans de la CEDEAO : une commémoration sous tension à Abuja

Cinquante ans de la CEDEAO : une commémoration sous tension à Abuja

Les dirigeants de la CEDEAO se réuniront le 22 juin à Abuja pour un sommet aux enjeux multiples. Si la célébration du cinquantenaire de l’organisation est au cœur des discussions, les divisions internes, le départ de l’Alliance des États du Sahel et la succession à la tête de l’organisation pourraient bien éclipser les festivités.
Source: trt.global

Fondée le 28 mai 1975, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) souffle cette année ses cinquante bougies. Un anniversaire majeur pour cette organisation régionale qui regroupe aujourd’hui 15 pays ou plutôt 12 depuis le départ retentissant du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Le sommet du 22 juin à Abuja sera l’occasion pour les chefs d’État ouest-africains d’arrêter l’agenda officiel des célébrations prévues dans les mois à venir. Mais derrière les sourires de façade, des fractures profondes traversent l’institution.

Une célébration au goût amer

Réunis à Accra le 22 avril dernier, les ministres des Affaires étrangères des États membres ont discuté de l’organisation du cinquantenaire. D’après une note confidentielle relayée par Africa Intelligence (édition du 14 avril 2025), plusieurs pays ont exprimé leur hésitation quant à l’ampleur des festivités. Dans un climat régional marqué par la défiance envers les institutions — accusées par certains de déconnexion ou d’inefficacité —, plusieurs gouvernements craignent une réception tiède, voire hostile, de leurs opinions publiques.

Un autre rendez-vous est théoriquement prévu à Lomé au quatrième trimestre 2025, mais même celui-ci fait l’objet de discussions internes. « Ce n’est pas le moment de faire la fête alors que l’unité régionale est fracturée », glisse un diplomate ouest-africain sous couvert d’anonymat. L’inquiétude est palpable.

Le drapeau de la CEDEAO avec les drapeaux des membres

La rupture avec l’AES, une plaie toujours ouverte

Au centre des tensions : le départ fracassant du Burkina Faso, du Mali et du Niger, qui ont quitté la CEDEAO en janvier pour former l’Alliance des États du Sahel (AES). En décembre 2024, les dirigeants ouest-africains avaient convenu d’une période de transition de six mois pour encadrer juridiquement et logistiquement cette sortie. À quelques semaines de l’échéance, de nombreux points restent en suspens.

Le dossier le plus délicat est celui des biens immobiliers et équipements de la CEDEAO dans les trois pays sahéliens. Qui en aura la charge ? Faut-il négocier une indemnisation ? Pour l’instant, aucune solution n’a été arrêtée. Le sujet figure pourtant en bonne place à l’ordre du jour du sommet d’Abuja. Car au-delà de l’aspect matériel, c’est la légitimité même de l’organisation qui est mise à l’épreuve. Une CEDEAO amputée de trois États stratégiques peut-elle encore incarner l’intégration ouest-africaine ?

Une succession scrutée à la tête de l’organisation

Autre enjeu majeur du sommet : la succession du président en exercice de la CEDEAO, le Nigérian Bola Ahmed Tinubu. En poste depuis juillet 2023, son mandat arrive à échéance cet été. Selon la règle informelle d’alternance linguistique, c’est un président francophone qui devrait lui succéder. Plusieurs chefs d’État, notamment en Afrique de l’Ouest francophone, poussent la candidature du nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye.

Ce dernier incarne une rupture générationnelle et politique dans la sous-région. Jeune, élu dès le premier tour en mars dernier, il pourrait insuffler une dynamique nouvelle à une institution perçue comme sclérosée. Mais sa jeunesse et son manque d’expérience au niveau régional inquiètent certains partenaires. Des tractations sont en cours, et le choix du prochain président de la CEDEAO pourrait bien cristalliser les divisions existantes.

Entre bilan et avenir incertain

Le sommet du 22 juin intervient à un moment critique pour la CEDEAO. Si l’heure devrait être à la célébration, c’est plutôt le bilan qui s’impose : cinquante années d’existence, certes, mais une perte croissante d’influence, des crises internes mal résolues, et une fragmentation politique inédite. Face à ces défis, les chefs d’État devront aller au-delà des discours convenus pour réinventer une organisation en mal de cohésion.

Car ce cinquantenaire ne saurait être un simple événement commémoratif : il s’agit d’un test de crédibilité. L’avenir de l’intégration ouest-africaine, déjà mis à mal par les ruptures successives, pourrait bien se jouer à Abuja.

Sources : https://www.africaintelligence.com/ https://www.ecowas.int/

Cinquante ans de la CEDEAO : une commémoration sous tension à Abuja

Les dirigeants de la CEDEAO se réuniront le 22 juin à Abuja pour un sommet aux enjeux multiples. Si la célébration du cinquantenaire de l’organisation est au cœur des discussions, les divisions internes, le départ de l’Alliance des États du Sahel et la succession à la tête de l’organisation pourraient bien éclipser les festivités.
Source: trt.global

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