La République Centrafricaine est en proie à l’incertitude suite à l’évacuation médicale de son président. Les informations, initialement gardées secrètes, ont révélé une dégradation soudaine de son état de santé, nécessitant un transfert en urgence vers la Belgique. Cette situation intervient alors que le pays reste confronté à des défis politiques et sécuritaires majeurs, exposant encore davantage ses vulnérabilités.
Selon des sources proches de la présidence, Faustin-Archange Touadéra aurait été évacué dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 juin 2025, vers 3h du matin, après un malaise survenu lors d’une réunion ministérielle à Bangui. Son état se serait aggravé quelques heures plus tard à sa résidence, où il aurait été victime de vomissements, de diarrhées hémorragiques et d’une chute. Face à l’urgence, son médecin personnel a ordonné une évacuation sanitaire immédiate.
Un jet médicalisé affrété depuis Bruxelles par le Groupe Forrest International (GFI) a quitté discrètement Bangui à 6h du matin. Accompagné de sa seconde épouse, Tina Touadéra, et de son médecin, le président a été admis à l’hôpital Delta de Bruxelles, réputé pour ses services de soins intensifs. Un atterrissage d’urgence à Alger avait initialement été envisagé. Bien que son état soit désormais jugé stable, il devra rester hospitalisé au moins une semaine. Selon certains proches, le président souffrait depuis plusieurs mois de problèmes de santé qu’il dissimulait pour préserver son image de dirigeant fort.
À Bangui, cette absence prolongée provoque des remous au sommet de l’État. Un climat d’incertitude entoure la gestion du pouvoir, alors que le président se montre de plus en plus méfiant envers ses collaborateurs hors cercle familial. Quelques fidèles notamment le ministre de la Défense, le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre assurent une continuité précaire, épaulés en coulisses par les membres du clan présidentiel, en particulier dans les services de sécurité.
Cette crise sanitaire survient dans un contexte politique explosif, à quelques mois d’une élection présidentielle à laquelle Touadéra compte bien se représenter. Bien qu’il ait affaibli l’opposition, celle-ci demeure mobilisée contre un troisième mandat jugé illégitime par plusieurs acteurs. Le climat sécuritaire reste fragile, malgré un récent accord avec certains groupes armés. Le retrait progressif du groupe Wagner et la montée en puissance annoncée d’Africa Corps ajoutent une nouvelle couche d’incertitude.
L’hospitalisation à l’étranger du président Touadéra soulève des interrogations profondes sur l’avenir immédiat de la République Centrafricaine. Plus qu’un simple épisode médical, cet événement révèle les failles du système de gouvernance, les tensions de pouvoir et les vulnérabilités sécuritaires. Pour le peuple centrafricain et sa diaspora, l’heure est à la vigilance et à la réflexion, alors que le pays entre dans une période cruciale de son histoire.