Du 27 au 29 août 2025, la Conférence Régionale Africaine d’INTERPOL a rassemblé 188 hauts responsables de la police, tous déterminés à consolider la riposte continentale face aux menaces transnationales. Présidée par Mohammed Dkhissi, Vice-Président d’INTERPOL pour l’Afrique, l’événement a souligné que le crime organisé reste « l’une des menaces les plus graves pour la paix et la stabilité », selon Firoz Cachalia, Ministre sud-africain de la Police par intérim. Le Commissaire Fannie Masemola a rappelé que « le crime transnational ne connaît pas de frontières, et notre réponse ne peut pas non plus être confinée ».
Les discussions ont porté sur la traite des êtres humains, le trafic de migrants, la cybercriminalité, le terrorisme, la criminalité financière et le vol de bétail souvent lié au financement du terrorisme. La cybercriminalité a été particulièrement mise en lumière : selon le rapport 2025 d’INTERPOL, deux tiers des pays africains considèrent qu’elle représente une part moyenne à élevée de leurs infractions. Des opérations concrètes comme l’Opération Serengeti 2.0, coordonnée par INTERPOL sur trois mois, ont permis l’arrestation de 1 209 cybercriminels, la récupération de 97,4 millions de dollars américains (environ 59 milliards FCFA) et le démantèlement de plus de 11 000 infrastructures malveillantes.
La conférence a également adopté plusieurs recommandations pour renforcer la coopération policière internationale, améliorer la formation des forces de l’ordre et développer l’usage de NEXUS, la nouvelle plateforme sécurisée d’INTERPOL. La création d’un Comité Africain d’INTERPOL permettra de définir les priorités régionales et d’optimiser la coordination avec AFRIPOL. Représentant près d’un tiers des membres d’INTERPOL, l’Afrique joue un rôle croissant dans les enquêtes internationales, comme en témoigne l’augmentation de 7 % des contributions aux bases de données mondiales en 2024 et le gain de 60 % des résultats positifs des requêtes. La Conférence de Cape Town confirme l’engagement collectif du continent à protéger ses communautés et sa diaspora contre les menaces transnationales, avec pour objectif de bâtir une Afrique plus sûre et résiliente.