Le trachome, principale cause infectieuse de cécité évitable dans le monde, affecte encore plus de 100 millions de personnes, principalement en Afrique. Causée par Chlamydia trachomatis, cette maladie se propage dans des contextes d’hygiène précaire, entraînant des complications douloureuses et irréversibles. En avril 2024, 90 % des personnes vivant dans des zones à risque étaient en Afrique. Le Burundi devient ainsi le huitième pays africain et le vingt-quatrième au monde à atteindre les critères de l’OMS pour l’élimination du trachome.
Ce succès repose sur la stratégie SAFE : chirurgie pour les cas graves, distribution massive d’antibiotiques (azithromycine fournie par Pfizer), promotion de l’hygiène faciale et amélioration de l’environnement via des politiques d’assainissement. Entre 2011 et 2019, plus de 2,5 millions de personnes ont été ciblées dans 12 districts sanitaires grâce à des campagnes combinant sites fixes, agents communautaires, enseignants et médias locaux. Le pays a systématiquement atteint des couvertures de traitement supérieures à 90 %.
La réussite burundaise est aussi le fruit d’une forte collaboration entre le gouvernement et plusieurs partenaires, dont CBM, le END Fund, l’Initiative Internationale contre le Trachome, Geneva Global, et l’OMS. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a salué un « accomplissement majeur en santé publique ». Ce modèle de réussite, porté par un engagement national constant, s’inscrit dans la feuille de route OMS 2021–2030 pour éliminer le trachome à l’échelle mondiale. Il inspire d’autres pays, notamment ceux où CBM poursuit ses actions, comme le Nigeria, l’Éthiopie ou encore la RDC.
Sources : https://www.cbm.org/news/news-articles/2025/burundi-trachoma-free.html https://www.iapb.org/news/burundi-eliminates-trachoma-as-a-public-health-problem/ https://www.who.int/news/item/11-07-2025-burundi-eliminates-trachoma-as-a-public-health-problem