La santé mentale est aujourd’hui un enjeu crucial de santé publique. Selon l’OMS, plus d’un milliard de personnes souffrent de troubles mentaux, l’anxiété et la dépression pesant lourdement sur les individus et l’économie mondiale, avec un coût estimé à près de 1 000 milliards de dollars par an (environ 600 000 milliards FCFA). Pourtant, dans de nombreux pays, ces troubles restent sous-estimés et mal pris en charge. Le suicide constitue la conséquence la plus dramatique de certains troubles mentaux. En 2021, plus de 727 000 personnes se sont suicidées, dont près des trois quarts dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Il s’agit de la troisième cause de décès chez les 15-19 ans. La stigmatisation et le manque d’accès aux services de santé mentale aggravent le problème, touchant particulièrement les jeunes et les communautés vulnérables, y compris la diaspora. Pourtant, les investissements restent dérisoires : seulement 2 % des budgets nationaux de santé sont consacrés à la santé mentale. Les pays à faible revenu dépensent en moyenne 0,04 USD (25 FCFA environ) par habitant, contre 65 USD (39 000 FCFA environ) dans les pays riches. Les ressources humaines spécialisées sont limitées, et l’intégration de la santé mentale dans les soins primaires progresse lentement.
Des initiatives offrent néanmoins des solutions. L’OMS promeut l’approche LIVE LIFE pour prévenir le suicide, combinant limitation des moyens létaux, formation socio-émotionnelle et suivi précoce des personnes à risque. Plusieurs pays mettent en place des programmes de prévention et de soutien communautaire, avec l’objectif de rendre les soins accessibles et respectueux des droits humains. La santé mentale est un droit fondamental et universel. Briser le silence, investir dans les services, former davantage de professionnels et développer des soins de proximité sont essentiels pour construire un avenir où le bien-être psychique est garanti à tous, partout dans le monde.