Dans une vidéo diffusée le 18 septembre 2025 et rapidement devenue virale, la jeune femme, opératrice économique et diplômée de l’ENAM, a exhorté les Camerounais à tourner la page : « Ne votez pas Paul Biya, pas par rapport à moi, mais parce qu’il a fait souffrir trop de gens. J’espère qu’on aura un autre président ». Elle a annoncé couper tout lien avec sa famille, renonçant à ses avantages financiers et affirmant : « Je n’ai plus de famille. Je ne prendrai plus un sou de vous ». Brenda Biya a également accusé ses proches, y compris ses parents, de vouloir sa mort par overdose, citant un oncle influent comme auteur de menaces.
Ce geste spectaculaire intervient alors que le régime, dirigé par Paul Biya depuis 1982, traverse une période d’incertitude. Le chef de l’État, âgé de 91 ans, est candidat à un nouveau mandat malgré les rumeurs sur sa santé et les luttes de pouvoir internes. Si certains responsables ont d’abord évoqué un possible montage utilisant l’intelligence artificielle, le média Koaci a confirmé, après vérifications techniques, que la voix était authentique.
Les réactions sont partagées : certains saluent un « acte de courage » face à un système considéré comme verrouillé, tandis que d’autres dénoncent une « trahison familiale ». L’impact de cet appel sur le scrutin du 12 octobre, pour lequel le RDPC aurait mobilisé environ 800 millions de FCFA pour la campagne, reste difficile à mesurer. Mais cette sortie publique, rare dans une famille présidentielle africaine, illustre un malaise profond et alimente le débat sur la longévité des régimes en Afrique. Pour de nombreux jeunes Camerounais, elle symbolise la volonté d’alternance et la possibilité, même au sein des clans au pouvoir, de voix dissidentes.