À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en avril 2026, le climat politique au Bénin se redessine. Boni Yayi, qui a dirigé le pays de 2006 à 2016, a choisi de se retirer définitivement de la course et de se positionner comme un sage, disponible pour promouvoir la paix, le dialogue et la stabilité démocratique. Dans une déclaration vidéo, il a insisté sur l’importance de préserver la démocratie, ressource précieuse pour un pays sans grandes richesses naturelles, et sur la nécessité d’un esprit d’échange entre acteurs politiques.
Cette annonce intervient dans un contexte où certaines inquiétudes circulaient sur la possibilité pour Patrice Talon de briguer un troisième mandat. Le président sortant a toutefois confirmé qu’il ne se représenterait pas, conformément à la Constitution, renforçant ainsi l’image d’un Bénin respectueux de ses institutions. Ce respect des règles constitue un exemple dans une région où les prolongations de mandats présidentiels ont souvent provoqué des crises politiques.
Avec le retrait de Boni Yayi, le regard se tourne vers Romuald Wadagni, actuel ministre des Finances, désigné comme candidat du parti au pouvoir. Âgé de 49 ans et reconnu pour son expertise financière, M. Wadagni a conduit d’importantes réformes économiques depuis 2016 et a été élu meilleur ministre africain des Finances en 2024. Sa candidature symbolise une volonté de continuité dans la politique économique et institutionnelle, mais elle suscite également des débats sur d’éventuels conflits d’intérêts et son profil technocratique.
L’opposition, principalement représentée par le parti Les Démocrates, prépare des consultations pour désigner un candidat unique capable de rivaliser avec le parti au pouvoir. L’objectif est de présenter une alternative crédible et de maximiser les chances lors du scrutin. Le retrait de Boni Yayi marque ainsi un moment clé pour la démocratie béninoise. L’élection de 2026 s’annonce comme un test de maturité politique et institutionnelle, où la stabilité, le dialogue et le respect des règles détermineront l’avenir du pays et son rôle en Afrique de l’Ouest.