Le Mali est confronté à une nouvelle escalade de l’insécurité après l’annonce, le 3 septembre 2025, d’un blocus imposé par le Jnim, organisation jihadiste affiliée à Al-Qaïda. Cette mesure vise spécifiquement Kayes et Nioro-du-Sahel, deux carrefours stratégiques proches des frontières sénégalaise et mauritanienne, essentiels à l’approvisionnement du pays. Kayes, avec ses 130 000 habitants, est considérée comme la porte d’entrée des denrées alimentaires venues du Sénégal, tandis que Nioro, peuplée de 50 000 habitants, contrôle un axe routier majeur reliant le Mali à la Mauritanie.
L’annonce a été faite par Abou Houzeifa Al-Bambari, figure de la Katiba Macina, via une vidéo de propagande. Le groupe justifie cette décision comme une mesure de rétorsion contre la destruction récente de dépôts pétroliers par les Forces armées maliennes (Fama). Le blocus interdit notamment l’importation de carburant depuis la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal et la Mauritanie, ciblant ainsi les camions-citernes indispensables au ravitaillement du pays. La compagnie Diarra Transport a également été bannie, accusée de collaboration avec Bamako. Des enlèvements survenus le même jour dans la région de Bema et Diongomané illustrent la volonté du groupe d’imposer son autorité.
Les conséquences de ce blocus inquiètent fortement les habitants et les acteurs économiques. Une interruption prolongée de la circulation ferait craindre une pénurie de denrées de première nécessité et une flambée des prix. Les populations redoutent particulièrement l’impact sur les enfants et les familles vulnérables. Le secteur pétrolier, déjà fragilisé, estime que ses entreprises pourraient s’effondrer si les livraisons venaient à cesser. Cette situation met en évidence la capacité des groupes armés à cibler des infrastructures vitales pour fragiliser des régions entières. Les habitants appellent les autorités à réagir rapidement afin de sécuriser les axes routiers et éviter une crise économique et humanitaire majeure dans l’ouest du Mali.