Les écosystèmes africains, du Kenya à la République démocratique du Congo, ont longtemps bénéficié de financements internationaux pour protéger la faune et soutenir les communautés locales. Avec les récentes coupes budgétaires de l’USAID, de nombreux programmes clés sont gravement menacés. Le Tsavo National Park au Kenya, par exemple, a perdu une subvention de 7,8 millions de dollars, compromettant la protection de rhinocéros noirs et d’autres espèces vulnérables.
Les associations de conservation locales voient près de 80 % de leurs activités affectées, avec des pénuries de personnel et l’arrêt de projets essentiels, comme la formation des agents anti-braconnage et la maintenance des infrastructures de patrouille. En RDC, les initiatives visant à protéger les gorilles des montagnes dans le Parc national des Virunga sont désormais incertaines, alors qu’ils représentent un tiers de la population mondiale restante.
Face à cette crise, le tourisme est parfois présenté comme une alternative pour financer la conservation. Au Kenya, il représente environ 10 % du PIB et attire des millions de visiteurs chaque année, générant des revenus pour les parcs et les communautés locales grâce aux safaris et aux activités écologiques. Des projets innovants, comme l’apiculture ou la vente de produits forestiers non ligneux, visent à diversifier les revenus. Cependant, le tourisme ne peut compenser seul les coupes massives de financement : il exige infrastructures, personnel qualifié et accessibilité, des éléments souvent insuffisants dans de nombreuses zones protégées.
Cette situation souligne la fragilité des efforts de conservation dépendant majoritairement de financements étrangers. Pour protéger durablement la biodiversité africaine et soutenir les communautés qui en dépendent, il est crucial de renforcer les modèles de financement locaux et régionaux, tout en maintenant la solidarité internationale. Le tourisme peut compléter cette approche, mais seule une stratégie intégrée, liant protection écologique, développement social et responsabilité mondiale, pourra garantir un avenir durable pour la faune et les populations africaines.