Deux statuts hérités de l’histoire de l’institution
Depuis 1972, la BEAC distingue deux types de personnel : les Agents relevant des Clauses et Conditions Générales (ACCG) et le Personnel des Agents d’Encadrement Supérieur (AES). Les AES bénéficient de rémunérations nettement plus élevées, parfois plusieurs fois supérieures à celles des ACCG, ainsi que d’avantages fiscaux. À l’inverse, les ACCG n’ont pas accès aux mêmes perspectives d’évolution de carrière, seuls les AES étant éligibles aux postes de responsabilité. Ces écarts dépassent la question salariale. Au siège de Yaoundé, deux réfectoires existent selon le statut des agents et les listes de diffusion des communications internes sont séparées. Ces distinctions, bien qu’administratives, entretiennent une forme de cloisonnement dans le quotidien professionnel.
Un projet de réforme relancé
Face à ces disparités, des collectifs d’agents ACCG plaident depuis plusieurs années pour la création d’un statut unique. Ils ont récemment interpellé le gouverneur Yvon Sana Bangui afin de relancer un projet amorcé par l’ancien gouverneur Lucas Abaga N’Chama. L’objectif serait de réduire les écarts entre les catégories de personnel et d’harmoniser les conditions de travail à l’échelle de l’institution.
La direction générale n’a pas encore annoncé de calendrier de réforme, mais les discussions autour de cette question prennent de l’importance. Les observateurs estiment que la mise en place d’un statut unique pourrait contribuer à améliorer la cohésion interne et renforcer la gestion des ressources humaines. Au-delà des enjeux sociaux, cette évolution aurait des répercussions sur le fonctionnement global de la BEAC, acteur central de la stabilité financière pour les six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).