Une réponse commune face à l’urgence humanitaire
Le Sahel central traverse une crise humanitaire sans précédent. Près de 4,8 millions de personnes au Mali et 8,4 millions au Burkina Faso ont besoin d’une aide urgente en 2025, selon l’ONU, tandis que le Niger n’est pas épargné. Conflits armés, déplacements, insécurité alimentaire et chocs climatiques aggravent la vulnérabilité des populations. Pour y répondre, l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger organise du 7 au 9 août à Bamako un forum régional inédit destiné à repenser l’action humanitaire sous une bannière africaine.
Vers une stratégie souveraine de financement
Ce Forum, placé sous le thème « Politiques humanitaires et mécanismes de financement », vise à établir une coordination régionale et à explorer des pistes de financement autonomes. Alors que les besoins humanitaires dépassent les 4 milliards de dollars pour 2025, seuls 30 % des fonds avaient été mobilisés au 1er août. Les États de l’AES comptent ainsi s’affranchir partiellement de la dépendance vis-à-vis des bailleurs traditionnels, en valorisant des mécanismes africains de solidarité et de réponse. L’enjeu est aussi logistique : renforcer l’accès aux zones enclavées, tout en garantissant la protection des populations vulnérables.
Une volonté d’agir selon des priorités africaines
Au-delà des chiffres, ce forum marque une volonté politique forte : celle de réaffirmer la souveraineté humanitaire des États sahéliens. La rencontre de Bamako, à laquelle participent gouvernements, ONG et partenaires techniques, ouvre la voie à de nouveaux partenariats, alignés sur les priorités régionales. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération confédérale entre les régimes de transition de l’AES. Alors que le contexte sécuritaire reste fragile comme l’illustre la libération récente de chauffeurs marocains retenus au Burkina Faso la nécessité de solutions africaines devient plus urgente que jamais.