Une situation humanitaire alarmante
Depuis 2021, la région du Grand Tambura connaît une recrudescence des affrontements intercommunautaires, provoquant de nombreux morts et contraignant des milliers de personnes à fuir leurs foyers. Les camps de déplacés, souvent construits de manière précaire, sont saturés et exposés aux intempéries. Les habitants rapportent des conditions de vie extrêmes : manque de nourriture, insécurité permanente et impossibilité de cultiver la terre par peur des attaques. « Nous vivons dans ce camp depuis environ six ans, dans la faim et la souffrance », confie un déplacé. La saison des pluies aggrave encore la situation, obligeant certains à dormir dans l’eau stagnante.
Le rôle accru de la MINUSS
Pour répondre à ces défis, la MINUSS a renforcé ses patrouilles motorisées et intensifié la présence de Casques bleus dans la région. Emmanuel Dukundane, responsable des affaires civiles de la mission, souligne que la nouvelle base permettra « d’intensifier les interventions, de faciliter la médiation et de soutenir les processus de paix locaux ». L’objectif est d’assurer la sécurité des civils tout en créant un environnement propice à la négociation et à la réduction des tensions. Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud reste fragilisé par une guerre civile ayant causé près de 400 000 morts et par une forte dépendance à l’aide internationale. La construction de cette base à Tambura illustre l’engagement de la communauté internationale pour soutenir les populations vulnérables et contribuer à une stabilité durable dans le pays.