Le nord du Nigeria a été de nouveau endeuillé par une attaque meurtrière. Le mardi 19 août, des hommes armés ont pris pour cible une mosquée et plusieurs villages de la région de Malumfashi, dans l’État de Katsina. Au moins 50 personnes ont péri, confirmant la persistance du banditisme malgré les efforts de pacification. L’assaut a commencé à l’aube, alors que des fidèles priaient dans la mosquée d’Unguwar Mantau. Un député local, Aminu Ibrahim, a rapporté qu’une trentaine de personnes avaient été tuées à l’intérieur du lieu de culte. Parallèlement, une vingtaine d’autres victimes ont été brûlées dans les villages environnants. Des enlèvements ont également été signalés, selon des habitants. D’après plusieurs témoignages, cette attaque serait une vengeance après une embuscade tendue le week-end précédent par des milices locales contre un groupe de bandits.
Ces milices, souvent créées pour pallier les insuffisances sécuritaires, patrouillent de nuit mais s’exposent fréquemment à des représailles meurtrières. Le phénomène du banditisme s’est enraciné dans le nord et le centre du Nigeria, avec des gangs armés responsables de pillages, d’incendies de villages et d’enlèvements contre rançon. Bien que des accords de paix aient été signés dans plusieurs États, les attaques persistent dans des zones non couvertes par ces trêves, comme Malumfashi. Certains groupes profitent même de ces accords pour se réorganiser ailleurs. Cette nouvelle tragédie met en lumière la fragilité de la sécurité dans les zones rurales et les limites des initiatives de paix. Les habitants restent exposés à une violence récurrente qui freine le développement et alimente un climat de peur généralisé.