La jeunesse marocaine, souvent désignée sous le terme de « Génération Z », multiplie les initiatives citoyennes pour interpeller les autorités sur les priorités budgétaires. Faute de relais institutionnels, des groupes comme Moroccan Youth Voice et GenZ212, créés par des jeunes de 19 à 24 ans, ont utilisé les réseaux sociaux pour appeler à manifester les 27 et 28 septembre. Leur mot d’ordre : réformer l’école et la santé, garantir la dignité du citoyen et lutter contre la corruption. Le déclencheur a été une série de décès maternels à l’hôpital public Hassan-II d’Agadir, révélant les failles du système de santé.
Malgré l’interdiction des rassemblements, des sit-in ont eu lieu à Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger et Meknès. La police a procédé à des dizaines d’arrestations, dont plus de 70 à Rabat selon l’Association marocaine des droits de l’Homme, avant de relâcher la plupart des interpellés. Plusieurs partis de gauche et organisations de défense des droits humains, dont la Fédération de la gauche démocratique et l’OMDH (Organisation marocaine des droits humains), ont dénoncé une atteinte au droit constitutionnel de manifester pacifiquement. Cette mobilisation, qui met en cause les dépenses jugées excessives pour la Coupe du Monde 2030, place l’exécutif face à un choix : ouvrir un dialogue sur la santé et l’éducation ou durcir la répression. Pour une génération connectée et déterminée, la réponse sécuritaire seule ne suffira pas à éteindre des revendications devenues nationales.