Le double scrutin législatif et local du 27 septembre 2025 devait constituer un exercice démocratique clé au Gabon. Il a cependant été marqué par de nombreux incidents dès l’ouverture des bureaux de vote, notamment à Libreville et Ntoum, provoquant confusion et retards importants. Plusieurs électeurs ont signalé l’absence de bulletins pour certains candidats ou de leur nom sur les listes électorales, tandis que des files d’attente interminables ont accru la tension sur place. Des tentatives de fraude ont également été rapportées. Dans certains centres, des bulletins pré-remplis ont été signalés et des irrégularités ont été relevées lors du dépouillement.
Le Front Démocratique Socialiste (FDS) a dénoncé le retrait illégal de son bulletin à Kango, qualifiant l’acte de « fraude électorale manifeste » et demandant la reprise du vote dans cette localité. La Cour Constitutionnelle a, la veille du scrutin, modifié les règles d’authentification des bulletins, une décision critiquée par Mélia Matouka Mokoko, candidate de l’Union nationale à Makokou, qui l’a jugée contraire aux prescriptions du Code électoral. Sur le terrain, ces mesures ont alimenté des affrontements entre partisans de camps opposés, nécessitant l’intervention des forces de l’ordre et la suspension temporaire du vote dans certains centres.
Le Secrétaire général de la Plateforme des Patriotes Socialistes gabonais (PSG), Serge Alioun Motsinda, a dénoncé le non-respect d’autres dispositions légales, soulignant l’ampleur des frustrations politiques. Face à cette situation, le président Oligui Nguema a convoqué dès le 29 septembre 2025 le ministre de l’Intérieur, Herman Immongault, pour faire le point sur l’organisation du scrutin et comprendre les causes de ces dysfonctionnements. Plusieurs partis ont déjà annoncé leur intention de contester les résultats devant les juridictions compétentes. La crise révèle l’urgence d’une réforme électorale pour restaurer la confiance des citoyens et assurer la transparence des élections au Gabon.