Dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2025, des hommes armés se présentant comme des forces de l’ordre ont pénétré le domicile de Maître Doli, la forçant à quitter son domicile pour un lieu inconnu. Selon le Bâtonnier du Burkina Faso, cette intervention violente viole la protection juridique spécifique accordée aux avocats dans l’espace UEMOA et met en danger l’intégrité physique de l’avocate. Maître Doli est accusée de « trahison », « outrage au chef de l’État » et « entreprise de démoralisation des forces armées ».
Ces accusations reposent sur des publications Facebook critiques de la gouvernance de la junte et sur une lettre adressée à un leader international dénonçant des violations des droits humains et demandant la libération de détenus « injustement incarcérés ». Dans le contexte d’une junte militaire affirmant sa « révolution souverainiste » et confrontée à l’insurrection jihadiste, ces critiques sont perçues comme une menace pour le moral des forces armées. Depuis le coup d’État de septembre 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré dirige le Burkina Faso avec une gouvernance ferme, souvent au détriment des libertés civiles. Journalistes, militants et avocats sont régulièrement ciblés, et l’arrestation de Maître Doli illustre la fragilité de l’espace civique et le climat de répression croissante.
Cette affaire a des implications profondes pour la profession juridique et la défense des droits humains. Le Barreau burkinabè exige la libération de l’avocate et prépare des recours légaux pour violation de procédure. Sur le plan international, des organisations de défense des droits humains suivent l’affaire, tandis que la société civile tente de maintenir une résistance face à la dérive autoritaire. L’arrestation de Maître Doli rappelle à tous l’importance d’une presse libre, d’une société civile résiliente et d’une justice indépendante pour préserver les droits fondamentaux et la démocratie.