Une série d’arrestations au sein de l’armée malienne, visant au moins 37 militaires dont plusieurs généraux, soulève de vives questions sur la stabilité de la transition politique en cours. Officiellement accusés de vouloir « déstabiliser la transition », ces militaires sont au cœur d’une affaire qui divise l’opinion et interroge sur les véritables motivations derrière ces purges.
Depuis le 10 août, Bamako et d’autres localités sont le théâtre d’interpellations ciblées, parmi lesquelles celle du général Abass Dembélé, figure populaire de l’armée ayant occupé des postes clés dans le nord et à Mopti. Son récent limogeage par la junte avait déjà suscité des interrogations. Les proches des militaires arrêtés restent sans nouvelles, tandis que les autorités gardent un silence officiel, se contentant de déclarations indirectes via un officier supérieur évoquant une menace réelle contre la transition.
Cette absence de communication nourrit les spéculations. Pour certains observateurs, ces arrestations relèveraient d’une opération de « nettoyage » politico-militaire visant à écarter des figures influentes susceptibles de contester l’autorité de la junte. « S’agit-il d’une réalité ou d’un montage ? », s’interroge un acteur politique malien, soulignant que la popularité de certains interpellés pourrait en faire des rivaux potentiels.
Qu’il s’agisse d’une réaction à une menace avérée ou d’une stratégie de consolidation du pouvoir, l’impact sur la transition est déjà tangible. L’affaire fragilise la confiance entre le pouvoir et l’armée, et met à l’épreuve la capacité des autorités à préserver la stabilité et la cohésion nationale. Dans un contexte régional marqué par l’instabilité, le Mali joue ici une partie décisive pour son avenir. La communauté internationale et la diaspora africaine suivent avec attention cette affaire, dont l’issue pourrait redéfinir les équilibres politiques et sécuritaires du pays dans les mois à venir.