Depuis le 28 juillet 2025, l’Angola est confronté à une flambée de violences après l’augmentation du prix du diesel, passé de 300 à 400 kwanzas le litre. Une grève lancée par les chauffeurs de taxis et de minibus a rapidement dégénéré en manifestations, pillages et affrontements. Le bilan officiel fait état de 22 morts, 197 blessés et plus de 1 200 arrestations dans plusieurs villes, notamment Luanda, Huambo, Benguela et Lubango.
Cette réforme s’inscrit dans un processus entamé en 2023 visant à supprimer progressivement les subventions sur les carburants, qui représentaient 4 % du PIB. Le gouvernement angolais, soutenu par le FMI, affirme vouloir réallouer ces fonds vers des secteurs prioritaires comme la santé et l’éducation. Mais la hausse brutale du carburant, dans un contexte d’inflation de près de 20 % et de chômage à 30 %, a frappé de plein fouet une population déjà fragilisée. Les syndicats dénoncent l’absence de mesures d’accompagnement. L’association ANATA, à l’origine de la grève, s’est distancée des violences mais maintient sa mobilisation.
L’opposition et des ONG, dont Amnesty International, accusent les forces de l’ordre d’avoir eu recours à une force excessive. Ce mouvement social s’inscrit dans une dynamique plus large observée ailleurs en Afrique, où plusieurs pays comme le Nigeria ou le Kenya ont connu des troubles similaires. Il met en lumière un dilemme récurrent : réformer les finances publiques sans aggraver la pauvreté. Alors que le calme revient progressivement, la colère reste vive. L’avenir dépendra de la capacité des autorités à instaurer un dialogue et à amortir l’impact social de leurs politiques économiques.