Le taux de chômage en Afrique du Sud continue de grimper, atteignant 33,5% au deuxième trimestre de 2024, en hausse par rapport à 32,9% au trimestre précédent. Ces chiffres, publiés par l’agence nationale de statistiques, Stats SA, révèlent une situation préoccupante pour l’économie sud-africaine, déjà marquée par des défis structurels et une instabilité politique croissante. Le pays se retrouve ainsi confronté à un chômage qui touche désormais 8,384 millions de Sud-Africains, un chiffre en augmentation par rapport aux 8,226 millions de chômeurs enregistrés au premier trimestre de cette année.
Cette montée du chômage est particulièrement alarmante pour les jeunes, dont le taux de chômage atteint des niveaux critiques. Selon les dernières données, le chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans se situe à 59,4%, un chiffre qui souligne l’énorme difficulté rencontrée par cette tranche d’âge pour accéder à des emplois décents. Les jeunes diplômés, comme Thandi, 26 ans, expriment leur frustration face à cette réalité. « C’est très frustrant d’être diplômé et de ne pas pouvoir trouver un emploi. J’ai postulé à tellement d’offres sans succès, » confie-t-elle.
Les causes de cette hausse du chômage sont multiples et complexes. La pandémie de COVID-19 a eu un impact dévastateur sur l’économie sud-africaine, exacerbant les problèmes préexistants liés à la croissance économique, à la corruption et à la gestion des ressources. Les prévisions de croissance pour 2024 sont également préoccupantes, avec des estimations indiquant une croissance du PIB de seulement 0,5%. Cette stagnation économique limite la création d’emplois et aggrave la situation du marché du travail.
Le gouvernement sud-africain, dirigé par le président Cyril Ramaphosa, a promis de lutter contre le chômage, mais les mesures mises en place semblent souvent insuffisantes. Lors de la présentation des priorités du gouvernement pour les cinq prochaines années, Ramaphosa a souligné que les petites entreprises et le secteur informel pourraient jouer un rôle clé dans la création d’emplois. Cependant, les critiques affirment que ces promesses manquent de substance et que les actions concrètes tardent à se matérialiser. Sipho, un jeune entrepreneur de 29 ans, partage ce sentiment : « On nous parle toujours de créer des emplois dans les petites entreprises, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. »
Les défis auxquels le gouvernement fait face sont accentués par des élections nationales prévues pour le 29 mai 2024. Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, est confronté à une érosion de son soutien populaire, exacerbée par des scandales de corruption et des promesses non tenues. Les sondages prévoient que l’ANC pourrait perdre sa majorité pour la première fois, ce qui pourrait entraîner une coalition gouvernementale inédite en Afrique du Sud.
L’impact social de ce chômage élevé est également préoccupant. Les manifestations et les tensions sociales se multiplient, alimentées par le désespoir économique. Les jeunes, qui représentent une part importante de la population active, se sentent souvent laissés pour compte. « Il faut des investissements, des formations, un vrai soutien du gouvernement. Sinon, ça reste juste des mots, » ajoute Sipho, soulignant la nécessité d’une approche plus proactive de la part des décideurs.
Pour remédier à cette crise, plusieurs pistes de solution peuvent être envisagées. Tout d’abord, il est crucial d’investir dans la formation professionnelle et l’éducation, afin d’améliorer les compétences des jeunes et de les préparer aux exigences du marché du travail. Ensuite, le gouvernement pourrait envisager d’accorder des incitations fiscales aux entreprises qui recrutent des jeunes, afin de stimuler l’embauche dans ce segment de la population.
De plus, il est essentiel de simplifier les démarches administratives pour la création d’entreprises et d’offrir un soutien financier aux jeunes entrepreneurs. Le développement des secteurs porteurs, tels que les énergies renouvelables et les technologies numériques, pourrait également offrir de nouvelles opportunités d’emploi. Enfin, une lutte plus efficace contre la corruption et les inégalités sociales pourrait contribuer à créer un environnement économique plus favorable à la croissance et à l’emploi.
Le taux de chômage en Afrique du Sud, qui s’élève à 33,5%, est un indicateur alarmant d’une économie en difficulté. Les jeunes, en particulier, sont confrontés à des défis majeurs pour accéder à des emplois décents. Les promesses gouvernementales, bien que présentes, doivent se traduire par des actions concrètes et efficaces pour inverser cette tendance. Le pays doit agir rapidement pour offrir un avenir meilleur à sa jeunesse et garantir une stabilité économique et sociale durable.
Sources : https://fr.africanews.com/2024/08/13/afrique-du-sud-taux-de-chomage-en-hausse-pour-le-troisieme-trimestre-consecutif/ https://www.agenceecofin.com/actualites/1411-113652-afrique-du-sud-le-taux-de-chomage-tombe-a-31-9-au-3eme-trimestre-2023 https://fr.africanews.com/2024/02/20/afrique-du-sud-le-taux-de-chomage-a-un-niveau-record-de-321/ https://www.voaafrique.com/a/le-taux-de-ch%C3%B4mage-grimpe-%C3%A0-32-9-en-afrique-du-sud/7610323.html https://french.ahram.org.eg/News/51679.aspx